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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Michel Barnier : « Je l’aiderai autant que je pourrai »

Publication : 09/09/2024  |  08:47  |  Auteur : Webmaster

« Je l’aiderai autant que je le pourrai. » 

Cette phrase a été prononcée par François Bayrou, président du MoDem, après qu’il a appris la nomination de Michel Barnier au poste de Premier Ministre, jeudi dernier, 5 septembre. J’ai trouvé cette prise de position simple et forte. Je l’ai immédiatement adoptée à mon humble niveau de citoyen et d’élu local. 

Pourtant, ce n’était pas la nomination que je souhaitais. Comme je l’avais écrit dans ma dernière chronique (la lire ici), j’espérais Bernard Cazeneuve. 

Parce qu’il aurait incarné le Front Républicain, vrai vainqueur de ces législatives, victorieux sans appel du Rassemblement National, constitué pour l’essentiel du Nouveau Front Populaire et d’Ensemble, rassemblement des partis du Centre (Renaissance, Modem et Horizons). 

Parce qu’avec les députés du Parti Socialiste, ceux d’Ensemble et ceux des LR, il y avait l’espoir d’une majorité parlementaire assez forte pour ne pas craindre les motions de censure où les extrêmes n’auront aucune honte à voter ensemble, RN avec LFI. 

Pas possible. 

La direction du PS, avec Olivier Faure en tête, a pris la lourde, très lourde responsabilité de préférer un gouvernement mis dans l’obligation de négocier avec le Rassemblement National plutôt que de faire élire un des siens, Bernard Cazeneuve. Elle avait pourtant, dans ces circonstances, tout ce qu’il fallait pour regagner l’autonomie politique qui lui fait tant défaut par rapport à LFI : 

Il y a, en effet, des désaccords politiques majeurs entre le PS et LFI : l’Europe, l’énergie, la guerre en Ukraine, la Constitution, la relation avec le Président de la République : désaccords sur toute la ligne ! 

Il y avait le calendrier électoral : les députés socialistes sont élus, y compris Olivier Faure (puisqu’il s’agit bien misérablement de cela). Ils n’ont rien à craindre pendant au moins un an. 

Franchement, il y a de quoi être en colère… Voir le PS en supplétif de La France Insoumise, qui n’a comme seul projet politique que d’installer dans l’opinion publique un duel entre Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon au 2ème tour de la Présidentielle de 2027 : dur, très dur… Le choix fait par la direction du PS laissera des traces profondes dans la perception réciproque des Centristes sur la Gauche et vice-versa… 

Exit – donc – Cazeneuve et nomination de Michel Barnier. 

Nous, élus locaux du centre et de la droite depuis quelques années, connaissons forcément un peu Michel Barnier grâce à son magnifique parcours ministériel : Environnement, Affaires Européennes, Affaires Étrangères et Agriculture et Alimentation… sans oublier sa remarquable expérience de Commissaire Européen et de négociateur du Brexit. 

Nous, élus locaux, le connaissons forcément un peu parce qu’il est un des nôtres, ayant commencé, à 22 ans, sa carrière comme conseiller général de Savoie, et ayant ensuite présidé ce même Conseil Départemental de Savoie. 

Alors, oui, il est sous la menace d’une motion de censure votée ensemble par les deux extrêmes de ce parlement : le Nouveau Front Populaire et le Rassemblement National. Mais encore une fois, et cela ne sera pas la dernière : qui est responsable de cette situation politique, si ce n’est la direction du PS en refusant de prendre un minimum d’autonomie par rapport à la construction cyniquement électoraliste qu’est le Nouveau Front Populaire ? 

Michel Barnier est donc nommé sous la menace de cette motion des extrêmes. 

Il est nommé dans un contexte budgétaire extrêmement difficile : déficit dépassant les 5,5 % du PIB, procédure de l’Union Européenne contre la France pour déficit excessif… 

La question posée à chaque Français est donc simple : « Voulons-nous que la France soit gouvernée ? c’est-à-dire qu’au minimum les décisions nécessaires à ce que notre vie quotidienne ne se dégrade pas et ne se bloque pas, soient prises ? » 

Si notre réponse est oui, si nous ne voulons en aucun cas d’un État qui d’abord serait immobile, puis ensuite se mettrait immanquablement à dysfonctionner, créant dans son sillage erratique, injustices, gaspillages et, au final, violences civiles… 

Alors, la seule décision qui vaille, quant à notre attitude vis-à-vis de notre nouveau Premier ministre, est celle de François Bayrou : 

« Je l’aiderai autant que je le pourrai. » 

@ +, 

Jean Dionis, Maire d’Agen                                                        

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