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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Laïcité, religion : on se calme ...

Publication : 22/02/2008  |  17:54  |  Auteur : Jean Dionis

Les déclarations récentes du Président Sarkozy sur la religion m’ont particulièrement marqué, et notamment son discours devant le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) au cours duquel il a déclaré :"Le drame du XXe siècle n'est pas né d'un excès de l'idée de Dieu, mais de sa redoutable absence".

Dans ces déclarations plutôt maladroites, je vois une forme de réminiscence de la conception maurrassienne de la religion qui me dérange.

C’est une conception pragmatique voire utilitariste de la religion qui consiste à dire que la religion sert à maintenir l’ordre public.
Considérer la religion comme un moyen de donner une morale et une espérance à chacun d’entre nous afin que la société fonctionne sans troubles est stérile. La foi n’est féconde que si elle est vivante.

Je considère que nous devons avoir une autre conception à la fois plus ouverte et plus intime de la religion, qui relève du domaine privé. La foi religieuse c’est avant tout une spiritualité personnelle, un rapport personnel au divin.
La religion peut évidemment structurer notre rapport aux autres et notre morale, mais elle ne peut ni ne doit être au centre de notre activité publique.
Je suis à la fois catholique pratiquant et profondément attaché à la laïcité que j’entends comme le principe de séparation des pouvoirs politique, administratif de l’État et du pouvoir religieux. Ce n'est pas une conviction parmi d'autres, c'est un principe universel qui permet l'intégration pacifique de toutes les différences.

La laïcité, c'est aussi la liberté de conscience fondée sur l’autonomie de la personne et de sa sphère privée, la pleine égalité des athées, des agnostiques et des divers croyants, et le souci d’universalité de la sphère publique. C'est pour préserver la cohésion sociale et respecter le principe de non-discrimination entre religions que les règles doivent être les mêmes pour tous.

Alors pourquoi cette question est-elle aussi sensible ?
La laïcité fut d’abord une laïcité de combat contre une Eglise oppressante et dominatrice, avant d’évoluer vers un principe de régulation de la vie en commun des pratiquants de toutes les religions. Le regard porté sur cette question est aujourd’hui nourri, mais aussi brouillé, par celle, plus large, de l’intégration et des dangers du communautarisme. C'est un fait, le paysage français des croyances est plus diversifié, les religions sont plus nombreuses aujourd’hui qu’en 1905. Elles bénéficient d’une visibilité plus grande.

Je vois dans cette évolution la nécessité de préserver les principes fondateurs de la laïcité française : pluralisme et liberté de croyance et de conviction, (tout en acceptant de nous confronter à la nécessité d’une adaptation de cette laïcité aux problèmes pratiques qui se posent aujourd’hui (par exemple l’organisation de nos cimetières avec des carrés confessionnels).

Nous sommes invités à une vigilance sur notre conception de la laïcité républicaine, qui nous préserve à la fois de la déshumanisation mercantiliste et de la guerre des dieux.

Mais pour atteindre ce double objectif d’enracinement de la laïcité à la française et d’évolution face à une réalité changeante, il faudra de l’écoute, du respect …et du temps. Tout le contraire de l’agitation actuelle sur ce sujet …

Sur la laïcité et les religions aussi, il est fortement recommandé d’être raisonnable.

@mitiés à tous!

Les réactions

Néopositivisme religieux à la sauce sircosy Ier...

ou la néométhodologie nécrophage laïque !

A en croire vos derniers écrits, commenceriez-vous à douter du chemin emprunté Monsieur le député ? Quelle bonne nouvelle... Je n’ai aucune ironie dans ces propos mais considère avec justesse et probité que personne ne peut être très longtemps dupe de tels agissements et d’une pareille Politique spectacle ! Comment un personnage aussi peu charismatique, aussi tape à l’œil et clinquant, aussi peu scrupuleux des usages et des institutions, et avec un tel parcours, peut-il être arrivé en si peu de temps là où il se trouve ?

Et comment peut-on devenir vassal d’un tel homme et surtout comment peut-on lui avoir permis de restaurer un tel césaropalisme dans la France du XXI e siècle ? L’autorité temporelle ne lui suffirait plus, il faudrait qu’il s’attaque maintenant au spirituel !

Mais attention à ces méthodes, précises et progressives, car qui sait où cela peut nous conduire ?!? Doit-on envisager le pire dès maintenant ? Les jeux du cirque ne seraient-ils pas encore meilleurs si on rajoutait une pincée de déshumanité en attisant de nouveaux les vieux démons inquisiteurs ou missionnaires ?

En insistant un peu sur Sa rupture ploutocrate et autre primogéniture retrouvée (descendance Neuillysienne et comtés des grands de l’empire), il peut très bien réussir par finir de réveiller les pires cavaliers dont on ne peut dire les noms…Intégrisme, récession, partialité, corporatisme, insécurité, déculturation, appel à la délation, précarisation, déshumanisation au service de l'argent roi…

Vous écrivez « (…) Je considère que nous devons avoir une autre conception à la fois plus ouverte et plus intime de la religion, qui relève du domaine privé.(…) La religion peut évidemment structurer notre rapport aux autres et notre morale, mais elle ne peut ni ne doit être au centre de notre activité publique.(…) » et pardon de vous couper, mais je suis là, encore totalement d’accord avec cela !

En revanche et quand vous dites : « Je suis à la fois catholique pratiquant et profondément attaché à la laïcité que j’entends comme le principe de séparation des pouvoirs politique, administratif de l’État et du pouvoir religieux (…) j’ai le regret de me permettre d’attirer votre attention sur deux éléments qui me gênent un peu dans cet argumentaire.

Le premier tient au fait qu’il me semble qu’un des représentants du pouvoir législatif français, pays dit laïc, ne devrait pas pouvoir s’affranchir de son devoir de réserve quant à précisément, venir livrer publiquement ses convictions chrétiennes très personnelles (en parlant justement de la séparation des pouvoirs), d’une part ; et, le second élément me pousse à préciser que dans notre pays, il n’y a que deux pouvoirs officiels et proclamés constitutionnels, que sont le pouvoir législatif et l’exécutif. Et si l’on ne donne effectivement qu’une autorité au judiciaire (quelques fois trop de pouvoir au juge…), nous ne pouvons tolérer d’admettre ici que l’on puisse parler de pouvoir religieux en le mettant, de surcroît, sur un pied d’égalité !

En disant « La laïcité, c'est aussi la liberté de conscience fondée sur l’autonomie de la personne et de sa sphère privée, la pleine égalité des athées, des agnostiques et des divers croyants, et le souci d’universalité de la sphère publique. C'est pour préserver la cohésion sociale et respecter le principe de non-discrimination entre religions que les règles doivent être les mêmes pour tous (…) » j'en suis mais vous, le pensez-vous vraiment ?

Pour ce qui concerne la cohésion sociale, j’ai peur de ne pas savoir à quoi vous faites allusion ? Cela concernerait-il les sept millions de pauvres en France (serviteur, des plus nantis mais pour combien de temps encore), de la paupérisation des feux classes moyennes, ou encore de l’appauvrissement des services de protection du peuple pseudo-souverain. Mission qui pourtant devrait être suprême, non pas d’un Etat providence mais d’un Etat seulement juste et qui serait encore protecteur des plus faibles !

D'accord avec ce texte.

Je suis assez d'accord avec ce texte puisque la LAÏCITE est une façon de gérer une société multireligieuse et non une interdiction des religions et des croyances. Cela n'est pas n'ont plus une idéologie particulière comme peuvent être les idéologies politiques.
Pourtant je regrette la position du président Chirac lors de l'affaire de caricatures. en tant que président il devrait défendre cette même LAÏCITE et liberté d'expression. Quelques soient les religions, les règles de notre société démocratique passent avant les religions.
Au niveau de la position de notre actuel président, je pense, que contrairement à l'ancien, il les aurait défendu. Pourtant je me pose la question niveau de sa position sur les mouvements dit sectaires. Je serai assez d'accord avec lui qu'il y a eut une certaine exagération, engendrant un sentiment général qu'en dehors des religions tous les mouvements philosophiques ou spiritualistes étaient des sectes. Ce qui n'est pas le cas! Cette sorte de "chasse aux sorcière" fait qu'actuellement si une personne fait du Yoga ou pratique la méditation , elle finit immanquablement par être soupçonnée d'être membre d'une secte. Il est heureux de rétablir un juste milieu. Par contre il n’est pas très claire au niveau de "la scientologie" qui est réellement une secte et non un mouvement philosophique et spiritualiste.
Geoffroy ( www.geoffroy.blog.fr )

Ecole et religion

Je pense que chacun a le droit de s'exprimer , mais quand on est président de la république, il faut prendre d'avantage de précautions car tout est succeptible d'interprétations ...Il est vrai que le progrès scientifique a fini par rayer la religion dans de multiples domaines et que face à cela ,en France, beaucoup n'osent plus prononcer le nom de Dieu et encore moins du Christ, ce qui est en un sens dommage et de là à en revenir aux temps de la religion opressante, on en est bien loin et je pense qu'avec notre monde moderne, le risque est vraiment très minime. Quant à la liberté religieuse, elle est primordiale et doit subsister.
Le problème est que nos enfants dès les petites classes sont très influencés par le climat scolaire et mème s'ils étaient sensibles à l'atmosphère religieuse de la famille ,très vite ils s'en détournent disant que ce sont des bêtises .Dernièrement, j'ai été agréablement surprise de voir que ma petite fille qui ne voulait plus rien entendre là-dessus, m'a demandé de lui parler à nouveau de l'histoire du Christ car sa maîtresse avait parlé de l'histoire du christianisme à l'école!
Le Christianisme fait partie de notre culture et je ne vois pas pourquoi on n'en parlerait pas tout simplement car chacun a droit à l'information .Même dans les Aumôneries on parle difficilement du Christ car la vie quotidienne des élèves ne s'y prête plus!

Respect et exemplarité

Jean,

C'est autant au père de famille qu'au député que j'écris.
Ton expérience de père, tes valeurs humanistes t'ont convaincu depuis longtemps que c'est d'abord par tes actes, par ton exemplarité que tu développes autour de toi le fondement de la vie collective, j'ai nommé le respect.

C'est aussi dans ton mandat de député que, au delà des idées que tu portes et qu'on peut ou pas partager, tu diffuses jour après jour ce respect des autres.
Alors que penses tu, au plus profond de ton coeur et de ta raison, de ce Président de la France, qui nous abreuve de scoops sur la réligion, l'enseigneemnt, la shoah ... et insulte avec mépris un homme qui ne lui convient pas (Cf. salon de l'agriculture).

Quand aurons nous touché le fond ? Comment agir pour que au plus haut de notre collectif, on arrête de propager la haine et la violence ?
J'aimerais pouvoir encore espérer ...

Laïcité et religion

Bonjour Jean,
Je tenais à vous dire combien je suis sensible à votre article. Il montre combien les vraies valeurs du Coeur permettent un discernement sain sur le respect, la tolérance, une nouvelle confiance dans la capacité de l'Etre Humain à trouver en lui la ou les ressources nécessaires à la "re"construction d'un Monde de Paix.

La Sagesse Chinoise dit que le Coeur de l'enfant qui naît est calme de tout désir. Il passe ensuite par la volonté d'assouvir sa curiosité par rapport à tout ce qu'il croit être en mesure de posséder. Puis, avec la sagesse et l'expérience, l'adulte qu'il devient, développe le Coeur Véritable grâce au discernement offert par l'expérience de Vie. Il s'élève ainsi au-dessus de la recherche de thésaurisation des biens et des pouvoirs et retrouve son Essence véritable et la Liberté d'Etre.
Lorsqu'il s'en éloigne, il se crée des maladies diverses qui l'amènent à réfléchir sur le sens de la vie, de la souffrance à la mort et leur pourquoi.
Des Hommes qui s'opposent quand ils ont tout, apprennent alors à se "rencontrer" dans leur Humanité, par leurs doutes, leurs peurs, leurs espoirs.

Nous retrouvons ces principes formulés sous toutes formes, dans les religions, la philosophie, l'anthroposophie, ... les cultures ancestrales diverses, et, ... la capacité de les réaliser librement dans la laïcité.
Ces valeurs sont-elles bien différentes au final ?

La seule chose que je peux rajouter par rapport aux sectes, c'est que, justement, elles n'offrent pas cette Liberté d'Etre et de penser.
Les personnes ne font pas la différence entre un homme ou une femme qui médite(ou autre pratique) pour retrouver son Essence et un(e) autre, tellement soumis(e) à un Humain qui se veut "gourou", qu'il(elle) en perd son identité.

Alors, oui, la Laïcité, est un moyen extraordinaire d'amener le respect de la Liberté de croire selon ses choix, dans le respect de soi-même et d'autrui.
Et, oui, les croyances ont une utilité par des exemples de don de Soi qui ramènent parfois au calme d'un Coeur ouvert, qui donne naturellement et Inconditionnellement sans attendre de "récomprense".

N'est-il pas normal de donner les moyens à chaque Humain de la Terre de vivre dans des conditions décentes ?

Bonne continuation

Encore un effort !

Le religion procède d'un point de vue subjectif, c'est pour cette raison qu'elle ne saurait s'imposer à tous par force de loi et doit être absolument séparée de l'Etat. Mais la politique est aussi une affaire de point de vue :on a le droit de croire au socialisme ou au libéralisme à titre personnel ou en groupe, mais l'Etat n'a pas non plus à imposer un point de vue, il doit-être neutre mais efficace dans son rôle borné à quelques fonctions régaliennes fondamentales , ce qui revient à dire que l'on doit viser à séparer la politique de l'Etat comme autrefois nos ancêtres le firent avec la religion. Tout ira beaucoup mieux par la suite et chacun aura le libre choix d'organiser sa vie suivant ses convictions philosophiques ou politiques , comme on le fait pour toute entreprise humaine viable (qui n'est pas l'anarchie). Mes choix de vie personnels ne sont peut-être pas bons pour vous, pourquoi devrait-on vous les imposer par la force , parce qu'ils sont majoritaires dans un programme élecoral? Et alors suivant ce principe, Quid de la peine de mort ou de la séparation de l'église et de l'Etat un temps?

Laïcité

Je suis horrifié de lire les réactions des internautes; pour répondre à Mme Chognot, la religion n'a rien à faire dans la vie publique et en aucun cas il ne serait "dommage" que les futures générations s'en détournent, tant la radicalisation de toutes les églises et autres mouvements spirituels sur le plan international est inquiétante. Cette radicalisation met en danger le progrès humain et social qui passe obligatoirement par la laïcité, seule garante du respect, de la cohésion sociale et passerelle vers plus de solidarités. Je salue l'action de Jacques Chirac dans sa défense de notre modèle républicain, et je suis scandalisé, je dis bien scandalisé, par les propos de Mme Mignon, directrice de cabinet de Nicolas Sarkozy, et des discours purrulents de M.Sarkozy à travers le monde. Mme Chognot, votre nostalgie aux accents réactionnaires ne peut hélas passer avant le juste équilibre de notre société et du respect de sa diversité.

Républicains, réunissez-vous, et dites NON aux discours tendancieux de Nicolas Sarkozy, et OUI au retour aux valeurs républicaines en danger! Elus de la majorité, prenez vos responsabilités! Ayez de l'audace!

Agen laïque et religieuse ?

Mr le député-maire,
en ce moment où retombent les printanières fièvres électorales, il est assez agréable de retrouver un ton plus apaisé pour aborder certains sujets, qui méritent un autre traitement que des propos tonitruants et à l'emporte-pièce.
Au sujet des élections qui vous portent ces jours-ci au poste de premier magistrat de la ville à laquelle j'appartiens, d'autres sauront vous féliciter mieux que je ne le ferais, du reste mes idéaux politiques ne rejoignent pas les vôtres, pour la plupart...
Et j'aime Agen, définitivement, ville qui m'a vue naître et grandir, et qui me voit prendre de l'âge aprés une tentative d'échapatoire vaine vers d'autres cités plus rieuses. Agen ma ville, où aprés Jasmin je roule commme un caillou limoneux les mots du poète, pour celle à qui lui non plus ne pouvait échapper. Aussi, au-delà des querelles partisanes, courtisanes ou idéologiques, mon souhait le plus entier est de vous voir servir les intérêts de cette ville, et le bien commun. Vous avez su vous entourer pour gagner la bataille des municipales. Votre joie est on ne peut plus légitime. Mais il vous reste à gagner un combat plus difficile, plus ingrat et usant. Si j'ose dire, les choses sérieuses ne font que commencer, le plus difficile reste à faire et vous voici au pied du mur, là même où l'on reconnait l'ouvrier (celui qui oeuvre...). L'une de vos collaboratrice m'a fortement impressionnée, par son recul vis à vis des fièvres combattives de ces jours passés. Dépassant les clivages et ses propres élans, ne se laissant pas entrainer dans les excés de la mêlée, je l'ai vuerester digne et faire passer les valeurs démocratiques et leurs règles avant les emportements si tentants. Nos opinions politiques divergent, mais cette jeune femme force mon respect, et surtout a su conquerrir mon estime et mon admiration. Elle se reconnaitra. Si cette citoyenne est représentative de votre équipe, nul doute que vous sachiez choisir vos collaborateurs, monsieur le maire...
Pour en venir au sujet de la chronique: laïcité et religion, plusieurs remarques...
D'une part, je bondis quelque peu à l'évocation des racines judéo-chrétiennes et autres récup' de bon aloi pour amener la balle des fondements de nos institutions, voir de notre civilisation occidentale, ou de notre Europe, sur le terrain des communautarismes religieux -voir des lobbies catholiques, juifs,... et puis aussi musulmans, en attendant que suivent un peu toutes les chapelles de divers poils en ayant soin de ne froisser, de n'oublier personne...
Pour mémoire, et sous réserve de me tromper, les fondements de notre république, de notre démocratie "à la Française", s'enracinent dans le XVIII ème siècle que l'on dit des Lumières
Et sur ce coup là, si les Voltaire, Rousseau, Descartes et autres auteurs contributeurs à la Révolution Française, étaient de fervents défenseurs de l'ordre judéo-chrétien, de son héritage et de ses valeurs, il faut que je révise mes classiques!
D'autre part, si je ne me trompe, d'aprés ce que j'ai appris à l'école (laïque... mais la catho a confirmé quand j'y suis allée), les fondements de notre épopée européenne se sont forgés au creuset de l'antiquité grecque, puis romaine. Le mot République est issu du latin, le concept étant l'objet d'un pavé conséquent écrit par un Grec nommé Platon. En gros, la Grèce de Platon, avait déjà des soucis avec sa démocratie, et de judéo-christianisme, on ne parlait pas encore. Si ? Au passage, il serait assez savoureux de relire le passage de La République où Platon décrit la belle mort de ce système démocratique pour cause de flirt éhonté avec la démagogie... On peut parler de clientélisme, et autres cirages de pompes communautaristes, passe-droits et copinnages, ça marche aussi. Mais honnis soit ce mécréant de Platon fort mal pensant, si éloigné du judéo-christianisme! Pour en revenir au siècle des Lumières et la révolution qu'il engendra, c'est peu dire qu'il redécouvrit et revisita les auteurs antiques, emboitant le pas au XVII ème, auteurs pour beaucoup totalement ou partiellement voués à l'anathème par la trés puissante autorité religieuse de l'époque.
Mais de tout celà, personne ne semble se souvenir. Et du reste quand on soumettrait à la censure de tels auteurs, ou d'autres, de nos jours, qui s'en soucierait? Qui lit encore? On a trouvé mieux: la soupe! Quand un morceau consistant susceptible de nourrir les intelligences et éveiller les masses se présente, deux mesures de protection: dispenser la majorité des citoyens d'apprendre à mâcher (ou lire, ou comprendre ce qu'ils lisent) et les habituer à digérer avec facilité une nourriture pauvre en goût certes, mais abondante et facile d'accés: la soupe. En gros, noyer les bons morceaux dans un océan de soupe pseudo-culturelle bien gavante et addictive, pour que le citoyen qui tomberait sur le morceau de roi ne puisse que le recracher avec dégoût, faute de le pouvoir apprécier. C'est un métier, ça, demandez à Mac Do!
Donc, si je pouvais formuler un voeu, en cette nouvelle ère municipale qui s'ouvre, ce serait que puisse avancer l'esprit démocratique et ses valeurs, qui met en avant en pariculier l'éducation, quel que soit l'âge, l'ouverture à l'autre, surtout différent, au travers d'une connaissance mutuelle éloignée des clichés, une certaine solidarité, modeste et sans tapage, sans naïveté, mais tenace et obstinée,unrespect sans hypochrisie, ... enfin, faire d'Agen un creuset démocratique où chacun puisse pleinement jouer le rôle qui lui convient le mieux dans l'intérêt de tous, quitte à mettre un peu en retrait les intérêts particuliers, les corporatismes et autres communautarismes. Si on évitait de remettre le couvert avec les vieilles querelles, les vieux lampistes relookés? Si on se la jouait "collectif" voir "solidaire" pour une fois? Il sera toujours temps de régler les pendules, à l'occasion d'une mi temps, ou une recomposition des équipes!
Allez, je la dénonce: avec Anne, je n'ai pas envie de regarder si vient au loin le vent d'une prochaine révolution, ou d'élections prometteuses. C'est maintenant que je voudrais amorcer cette ouverture grand angle sur tous les habitants d'Agen, où personne ne puisse s'affirmer lésé, oublié, laissé en marge des initiatives locales, chacun à son stade, dans sa trajectoire. Je voudrais qu'avant d'être d'une religion, d'une catégorie professionnelle, d'une origine quelconque, d'une couleur politique, de peau, de coeur ou que sais je, je voudrais que chaque habitant se sente Agenais, de plein droit.
Alors les trois mots que je lis depuis si longtemps ur des édifices, sur des pièces de monnaies, et même sur l'église Sainte Foi!... ces trois mots auront tout leur sens et plus qu'un droit de cité: liberté, égalité, fraternité.
Monsieu le maire, à vous la balle!

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