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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

La France Immobile ? Non merci !

Publication : 04/07/2022  |  16:36  |  Auteur : Webmaster

 Petit coup de blues post-électoral. 

Tout ça, pour ça. Une campagne présidentielle, la réélection d’Emmanuel Macron, une campagne « législatives », 577 députés légitiment envoyés au Palais Bourbon pour représenter la nation. Et puis, un partage des postes à l’Assemblée Nationale digne de la quatrième république, et pire que cela, l’ensemble des partis politiques, à l’exception de la majorité présidentielle, répétant « ad nauseam » qu’ils sont dans l’Opposition (oui, très bien et après, on fait quoi ? quoi sur la transition écologique ? quoi sur le pouvoir d’achat ? quoi sur l’hôpital public ?») et là, « ad nauseam » à nouveau, le chœur des vierges de l’Opposition : « nous voterons pour tout ce qui va dans le sens de la défense des intérêts des Français » (avec ce genre de langue de bois, on n’a pas avancé d’un millimètre).

Bon an, mal an, on revient doucement vers la quatrième république et sa conduite au fil de l’eau, le fameux pilotage  « texte par texte » , sa légendaire fragilité gouvernementale et, plus grave encore, son incapacité à régler les problèmes majeurs de la France de cette époque : guerre d’indépendance algérienne, réforme des institutions, etc.

Entendons-nous bien. Je suis un démocrate, ou, au moins, j’essaye de l’être en toute situation. La France a donc, depuis le 19 Juin, une Assemblée nationale parfaitement légitime avec laquelle la constitution impose au gouvernement de travailler. Dont acte.

Non, ce soir, ma colère, car c’en est une, a pour cible la résignation collective – et les intérêts particuliers – avec laquelle un consensus mou est en train de se faire autour du pilotage au cas par cas, le fameux pilotage texte par texte.

Au mieux, le Gouvernement et l’Assemblé nationale arriveront à faire fonctionner à minima nos institutions en se mettant d’accord, au fil de l’eau, sur les textes qui seraient les plus consensuels.

Au pire, la France n’atteindra même pas ce fonctionnement dégradé minimum et nous nous dirigerons alors vers la dissolution de cette assemblée et de nouvelles élections législatives. Quand ? Quand le Président de la République le décidera, c'est-à-dire quand il estimera le moment électoralement opportun pour la majorité présidentielle.

Mais, me direz-vous, pas forcément très réjouissant tout cela. Mais après tout, ce fameux fonctionnement texte par texte permet au pays d’avancer avec l’Assemblée Nationale que les électeurs ont voulue.

Sauf que… avec cette approche, aucun texte courageux, difficile, disons le mot impopulaire à court terme, ne sera voté avec cette gouvernance nationale là. Je vous le signe : rien de significatif sur la lutte contre le réchauffement climatique, et la fiscalité écologique qu’elle exige, sur la fin des voitures à moteurs thermiques, etc.

Bref, cette navigation au plus près des difficultés présentes, nous permettra sans doute de fonctionner, mais en aucun cas d’avancer. Elle présente un risque majeur d’immobilité pour notre pays. La France Immobile ? Pardon à Jean-Luc Mélenchon et ses amis, l’acronyme LFI peut couvrir non seulement l’insoumission, mais aussi la très dangereuse immobilité qui nous guette si nous n’avons pas plus d’ambition que celle de faire « fonctionner » la France.

Mais alors, que faire ? Je plaide pour une approche stratégique qui est celle de la coalition avec les partis dont les programmes présidentiels étaient les plus proches de celui d’Emmanuel Macron. J’ai déjà commencé à exposer mon point de vue dans une chronique précédente (cliquez ici pour la lire).

Très clairement, les contours de cette coalition souhaitable intègrent à la fois la majorité présidentielle, les Républicains et leurs alliés UDI, mais aussi les députés de gauche, élus en dehors de l’alliance NUPES, soit potentiellement un ensemble de 330 députés, à l’exclusion des blocs extrêmes, NUPES ou RN, dont les programmes sont absolument incompatibles avec celui du Président que ce soit en matière de construction européenne, de politique économique ou de défense.

 Que faire de l’opposition actuelle des Républicains et des députés de gauche hors Nupes au principe même de coalition ?  Et bien, mettre sur table, devant l’opinion publique française, une proposition programmatique d’ensemble qui soit un véritable compromis entre le programme d’Emmanuel Macron et leurs propositions présidentielles. Puis négocier le temps qu’il faudra. En Allemagne, il a fallu plus de deux mois pour arriver à un accord entre sociaux-démocrates, libéraux et verts.

J’ai la conviction que cette démarche emportera très vite un vaste soutien chez les élus locaux comme dans l’opinion publique.

Et, avec un accord programmatique de fond, nous avons une chance que la France fasse face aux défis qui sont les siens et qu’elle se mette en mouvement, qu’elle se mobilise pour y répondre, pour progresser.

Risqué ? Pas dans la tradition politique Française ? Peut- être, mais ce voyage au long cours est autrement plus fécond et enthousiasmant que le petit cabotage de la France Immobile !

Prêt pour le départ ? Chiche !

@+,

 Jean DIONIS 

Maire d’Agen        

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