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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Contrats aidés : Besoin urgent d’une ambition sociale

Publication : 11/09/2017  |  09:01  |  Auteur : Webmaster

Le Premier Ministre, Edouard Philippe, avec la Ministre du travail, Muriel Pénicaud, ont ouvert un dossier ultra-sensible, celui des contrats aidés en affirmant récemment : « Nous voulons progressivement réduire le nombre des contrats aidés et développer la formation ».

Le dossier est ultra-sensible d’abord parce que cela concerne un nombre important de nos concitoyens.  En 2016, il y avait 460 000 contrats aidés en France. En 2017, le précédent gouvernement en prévoyait 280 000, mais 70 % ont été attribués dans les quatre premiers mois de 2017, au total fin 2017, il y aura 310 000 ou 320 000 emplois aidés.

Le dossier est ultra-sensible parce que les collectivités locales et les associations, principaux bénéficiaires des contrats aidés, avaient « calé » leur organisation, notamment de la rentrée scolaire avec du personnel en contrat aidé. Les images ravageuses de rentrées scolaires retardées, de cantines scolaires bloquées ont choqué et leur effet potentiellement désastreux à quelques jours des sénatoriales ont eu raison de la volonté initiale du gouvernement, obligé de lâcher du lest dans le désordre et décidemment bien maladroit avec les élus locaux. Toute diminution significative des emplois aidés ne pourra pas faire l’économie d’une concertation approfondie et d’un calendrier négocié avec les collectivités locales.

Le dossier est ultra-sensible car, comme le gouvernement a raison de le dire, il est couteux (au final pour 2017, 2,8 milliards d’€) et est de fait une subvention d’Etat aux collectivités locales et aux associations. Le gouvernement ne peut, donc, pas faire l’impasse sur ces dépenses-là dans sa stratégie de baisse de la dépense publique.

Mais il est surtout ultra-sensible car il va obliger le gouvernement à dire quelle est son ambition sociale pour celles et ceux de nos concitoyens qui sont le plus éloignés du monde du travail. Et si le gouvernement et le Président de la République sont très à l’aise pour inviter tous les Français à saisir les chances de la mondialisation et pour travailler dur pour y arriver, Emmanuel Macron émet sur une onde particulièrement silencieuse en ce qui concerne ceux des nôtres, qui sont durablement éloignés de l’emploi : handicapés, seniors de plus de 50 ans. Même Sarkozy avait su se faire entendre des classes populaires avec son : « travaillez plus pour gagner plus ». Que dit Macron aux personnes ayant des ressources très modestes, ou pire qui sont au chômage ? Rien de très solide.

Or, il y a urgence. Urgence d’une ambition sociale pour notre pays.

Même si l’activité économique redémarre, l’emploi repartira avec les chômeurs les plus employables (chômeurs jeunes, chômeurs diplômés) et cela sera très bien ainsi pour eux.

Mais les autres ? Travailleurs handicapés,  seniors de plus de 50 ans au chômage de longue durée ? etc…. Quelle perspective sociale pour ceux-là ?

Le propos du Premier Ministre expliquant qu’il fallait se concentre comme titulaire de ces contrats aidés sur des secteurs très restreints : « l’accompagnement des enfants handicapés, l’Outre-mer et les secteurs d’urgence sanitaire et sociale » est clairement insuffisant.

Si l’on veut bien se donner la peine de travailler avec elles et non plus contre elles (concertation, calendrier…), les collectivités locales s’adapteront.

Mais pas ceux de nos concitoyens qui sont dans un fauteuil, ou qui sont depuis 3 ans et plus au chômage...

C’est d’abord pour eux qu’Il faut sur ce dossier une ambition sociale.

Pour lui donner un cap. Oui, on doit pouvoir transformer les contrats aidés des jeunes en apprentissage et formation. Non, on le fera pas pour les seniors et les personnes handicapés.

Pour rester généreux, fraternels, malgré la dureté des temps budgétaires.

Le Président est attendu sur ce dossier.

Par les Maires,…. ce n’est pas le plus grave, même si un peu d’attention aux tauliers de la France d’en-bas ne ferait pas de mal.

Il est surtout attendu par les plus fragiles d’entre nous, par les plus pauvres, par  « celles et ceux qui ne sont rien ». Et ce rendez-vous-là, sauf à endosser l’habit mortel du Président des riches, Emmanuel Macron ne peut pas le manquer. 

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