Carnets de voyage - Californie - épisodes 3, 4 et 5 : Las vegas, San Francisco, Pacific Coast Highway

EPISODE 3 : LAS VEGAS

Je n’ai aucune sympathie pour Las Vegas, contrairement à San Francisco – cela se sentira peut-être dans la prochaine chronique – et pour tout dire c’est à la demande expresse de Marie-Agnès, ma femme que nous l’avons inscrite au programme de notre ballade américaine.

Las Vegas est un mystère, une énigme, …un miracle pour quelqu’un comme moi, modeste disciple des écoles de géographie et d’histoire françaises qui nous expliquent qu’une ville n’est jamais là par hasard. Une ville est là pour servir et se servir du pays qui l’entoure et la fait vivre et l’identité culturelle et économique du pays nourricier fabrique patiemment celle de la ville qu’il porte.

Pensons à Agen, ville au service du pays de l’Agenais, façonnée par la Garonne et la ruralité qui l’entoure, pensons au temps qu’il faut pour que son identité s’enrichisse d’une nouvelle dimension : le rugby, la pharmacie……

Et bien Las Vegas, c’est la capitale de l’Etat du Névada, c’est une population de 550 000 habitants, c’est 124 000 chambres d’hôtel, c’est le 7 ième aéroport du monde, c’est, avec 35,5 millions de visiteurs par an, le deuxième site touristique des Etats-Unis, juste derrière Disney world …….et tout ça construit en 80 ans dans un endroit à ne pas mettre un cactus dehors….c’est à dire dans le désert de la Death Valley (la vallée de la Mort), c'est-à-dire l’un des endroits les plus chauds et les plus hostiles du monde.

Comment une ville oasis dans ce désert – on ne part jamais vraiment de rien, Las Vegas veut dire les prairies en espagnol – est devenue cette ville improbable ? J’ai tourné et retourné cette question en déambulant d’hôtel en hôtel sur le strip (boulevard central ) de Las Vegas….

Il y a une réponse officielle que vous trouverez dans tous les guides et à laquelle il faut bien prêter attention, car bien sûr, elle dit une partie de la vérité.

Tout commencerait dans les années 1900, avec le chemin de fer comme souvent dans l’Ouest Américain. Cela s’accélère lorsque las Vegas devient en 1931, la ville campement d’un des plus grands chantiers du New Deal Rooseveltien : le Hoover Dam, le barrage gigantesque sur le colorado….Entre temps, les USA légalisent la plupart des jeux d’argent……et en 1946, la mafia américaine investit dans un premier hôtel Casino, le flamingo …..et Las Vegas devient « Sin City » (la Ville du vice ) ……et ne se sort que de cette vocation d’immense machine à laver l’argent sale de la mafia qu’avec l’arrivée d’Howard Hughes, génie cinglé de l’aéronautique (pensez à Léonardo di Caprio dans le film « the Aviator ») qui décide de vivre en reclus à Las Vegas dans un de ces hôtels Casino……et qui aurait desserré l’étreinte du crime organisé sur la ville en rachetant un nombre important de ces hôtels Casino……Voilà, pour la version officielle.

Elle ne me satisfait qu’à moitié. Admettons que depuis que le monde est monde, les femmes et les hommes aiment faire la fête….et qu’il faut bien la faire quelque part…..mais, il reste une question aussi brûlante que l’air de Vegas : « Que diable ont-ils choisi la Death valley pour cela ? »……Paris et Pigalle, on comprend. Amsterdam et son port, aussi…….mais Las Vegas ?

Perturbé, je me suis dit que peut-être cette ville champignon vieillirait et mourrait aussi vite qu’elle est née et qu’elle a grandi. Qu’est ce qui démodera La Vegas ?, l’assagissement des hommes ?, hum, je suis sceptique….non, mais la vague écologique (Las Vegas avec ses climatisations, ses lumières permanentes est une véritable aberration écologique) aidée par Internet avec la percée des jeux en ligne, ça peut le faire……Nous verrons bien….

En attendant, nous étions logés chambre 1626 de l’Hôtel New York, new York qui en compte 2024 (!). Le lendemain, nous avons passé une très bonne journée à visiter des hôtels Casinos tous plus dingues …..Et luxueux les uns que les autres, à voir un très bon spectacle sur les beatles « Love » par les Canadiens du Cirque du Soleil et à jouer une partie du patrimoine familial (petite) dans les machines à sous
Pour être honnête, à la fin de la journée, j’étais content de la journée passée, mais j’avais « ma dose » et , un tantinet énervé, je dis à ma chère et tendre « je rentre à l’hôtel. Moi qui ne suis vraiment pas un pro du shopping, tu m’en fais faire une tranche de huit heures …(tous les halls de ces hôtels contiennent toutes les boutiques de marque que vous pouvez imaginer), basta ! ».

Une Corona et un sandwich mexicain plus tard, je m’étais calmé…..et j’avais une partie de la réponse à la question qui me taraudait depuis le matin : « Las Vegas, ville improbable ? ». Je venais de découvrir que la vocation de la ville n’était pas uniquement d’être la capitale mondiale des jeux d’argent , mais que sa vocation était quadruple : le jeu, bien sûr, mais aussi le divertissement culturel et sportif, mais encore les congrès …….et enfin celle du commerce, tout simplement…..
Alors, le conseil du guide du routard Dionis , faut-il aller à Las Vegas lors d’une virée dans l’Ouest Américain ? et bien, j’ai changé d’avis, je pense…….que Oui.
Si possible à plusieurs avec des bons copains, pour se marrer……C’est en tout cas l’avis de notre fils Paul et la pratique des américains.
****************
Le lendemain, ……direction San Francisco……beaucoup plus évocateur pour la génération post-hippie à laquelle nous appartenons avec mon épouse…..
Mais San Francisco, cela se mérite……..900 Km de plus au Nord……Le désert, les immenses champs d’éoliennes……et la Central Valley : brulée quand il n’y a pas d’eau, vert crû quand l’eau permet les cultures et la vie…..
L’arrivée à San Francisco mérite une bonne explication. Elle sera dans California 2009 (4) : Frisco, belle et froide…..

@ +

Jean Dionis

***************************************************************

EPISODE 4 : SAN FRANCISCO

San Francisco, la belle ……et la froide !

J’avais découvert San Francisco, l’été 1974, l’été de mes 18 ans et j’avais été sous le charme aussi, contrairement à Las Vegas, j’y arrivai avec un préjugé favorable et j’avais convaincu ma femme d’y consacrer trois jours.

La route n°5 - celle de la Central Valley – coincée entre la Coastal Range et la Sierra Nevada est longue, ennuyeuse dans une campagne brulée sous la lumière californienne, d’où émergent des îlots verts, (vignes, amandiers…….) qui bénéficient de l’irrigation précieuse, très précieuse (voir chronique n°1).

Nous arrivâmes à San Francisco vers 21h 30 …..et le premier choc avec cette ville fut météorologique Nous avions passé la journée sous un soleil de plomb….nous arrivions brutalement sous un épais plafond de nuages menaçant situé à environ…..100 m de haut. J’avais complètement évacué de ma mémoire cette vérité qui fait dire aux californiens que « l’hiver le plus rude de Californie, c’est l’été de San Francisco »…..et c’est un peu crispés dans notre petite voiture que, stupéfaits, nous voyons les passants emmitouflés dans leurs imperméables et leurs écharpes…..bref, nous redécouvrions le fog !!!!!!!, …….le fog n’arien à voir avec la crasse londonienne , non, c’est un brouillard 100% naturel provenant de la rencontre des eaux froides du Pacifiquesavec les terres surchauffées de la Californie. Mais alors que ce brouillard est contenu sur la côte pacifique la plupart du temps, la brèche de la baie de San Francisco lui permet un percée dans les terres et en tout cas de recouvrir la ville de ce manteau d’air conditionné à 17 °c………..
Bref, en arrivant dans notre motel « Pacific heights », le charme n’avait pas encore agi.

Notre premier jour à « Frisco » fut consacré au port et à China Town et au Centre ville. Cela nous permis de commencer à comprendre pourquoi San Francisco est régulièrement évoquée comme une des plus belles villes du monde : Une immense baie, et des collines enserrant cette baie de mille et une façons….Il ya une magie des villes construites autour d’une baie : Rio, Naples, Nice, Alger, Abidjan…..San Franciso appartient à cette famille là et –excusez du peu – être la porte du Pacifique, ce n’est pas rien…quant aux collines et autres contreforts de la Coastal Range, elles créent la ville avec son « cable car » ancêtre du tramway, avec ses skaters sur les trottoirs, et ses cyclistes qui s’époumonent sur leurs VTT.

Le port et ses jetées nous firent entrer dans la vocation maritime de Frisco. Nous nous sommes passionnés pour la vie à bord des derniers trois-mâts au long cours : ramener du blé en Europe, ramener du Saumon d’Alaska, aller porter des troncs de SequoÏa en Australie……tout cela à la voile et en passant par des endroits aussi tranquilles que le Cap Horn…..cela aussi, c’était le Far West !…..

La visite de China Town m’a replongé dans mes ruminations d’élu de la république. San Francisco , c’est une ville de 800 000 habitants dans une agglomération de 7 millions d’habitants….et au milieu , un quartier chinois de plus de 200 000 habitants où tout est chinois……..Ce jour-là, j’ai senti la force du modèle américain qui intègre sans exiger de ses nouveaux citoyens qu’ils renoncent à ce qui a fait leur passé et qui donne sens à leur présent. Bref, les américains font une place aux communautés qui composent leurs société……et cela n’empêche pas le patriotisme américain d’être fort (le drapeau partout……).Bref, ce jour-là, j’ai compris que notre discours républicain anti-communautariste avait bien besoin d’une vraie refondation intégrant la mobilité inhérente à la mondialisation en cours….. Nous terminons la journée par un magnifique panorama au sommet de la Tour de la Bank of America (52 étages)…..qui nous permet de faire une de ces rencontres insolites de voyage lointain avec un vigneron californien qui partage son année entre Napa Valley – leur grande vallée viticole et Bordeaux ……mondovino n’est donc pas qu’un fantasme……

Deuxième jour : vélo et culture au programme…..Vélo d’abord avec une ballade d’une trentaine de km autour de la baie. Même surpeuplé, le Golden Gate bridge à vélo, c’est quand même un grand moment. D’abord parce que ce pont est vraiment superbe, d’allure, de couleur….bref de tout. Ensuite, parce qu’il est effectivement la porte de l’Amérique sur le Pacifique, qui est tout autant mer Américaine que l’Océan Atlantique, enfin parce que ce pont nous permet de voir San Francisco avec des yeux de marin du Pacifique. La légende ou l’histoire attribue la découverte tardive de ce formidable site naturel …..au fog cachant dans ses brumes l’essentiel de la baie de San Francisco. En tout cas, il faut emmener tous ceux qui ne croient pas aux microclimats là-bas, car effectivement ,quelques km plus loin, à Sausalito, ou Tiburon, le soleil est éclatant… ;et le fog n’existe plus.

Retour en ferry via Alcatraz……..et place au San Francisco modern museum of art …….de Picasso à Warhol en passant par Miro, Mondrian, Dali, Giacometti, les collections sont superbes et la muséographie très pédagogique, y compris pour montrer les impasses de l’art dans la distance de plus en plus grande qu’il cherche à prendre par rapport à la réalité objective et aux tentatives pour en sortir…..Nous terminons par la fameuse exposition photo « Nous, les américains »regard quasi ethnologique sur les américains de 1950, qui montre superbement le chemin divergent pris à cette époque par rapport à notre vieux continent.

Troisième Jour : Nostalgie quand tu nous tiens…….San Francisco, dans notre imaginaire, c’est la révolte étudiante de Berkeley contre la guerre du Vietnam, c’est le méga-concert « Summer Love » de 1967, c’est « la maison bleue accrochée à la colline » de Maxime le Forestier…..aussi nous sommes allés faire un tour dans l’ancien quartier hippie de Haight Ashbury, aujourd’hui bien assagi, mais toujours bariolé . Un tour en vélo dans le magnifique Golden Gate Park , un de ces parcs en pleine ville tels qu’ont su les faire les Américains dès le milieu du XIXième siècle, puis les courses en Centre ville (On fait le plein de Levis’s taille 36-36 et de converses taille 47 pour Bruno, notre gentil géant…….et pour les autres )………..et on file à l’aéroport international de San Frisco pour récupérer Paul notre fiston, venu nous rejoindre en avion (c’est aussi ça, la Californie…..les distances ne font pas peur)
Restau poisson et vin blanc californien avec notre fiston retrouvé (j’y vais gaiement sur le blanc californien, ce qui me faudra une sacrée migraine le lendemain……….°) ……….et ainsi se termine notre périple à San Francisco…Au final, cette ville, fog ou pas, est bien magique . Son site y contribue, mais l’accueil qu’elle a toujours fait aux immigrants et aux aventuriers ( chercheurs d’or ou de la Silicone Valley, banlieue de Frisco….) est au cœur de sa réussite et de son identité. Pourvu que cela dure, c’est comme ça qu’on l’aime….

Après cette déclaration d’amour, il nous fallait bien boucler la boucle et revenir à L.A pour regagner la France. Marie-Agnès nous imposa la route de la côte pacifique, la fameuse Pacific Highway….Encore une fois, elle avait raison….A suivre dans Californie 2009……

@+

Jean Dionis

***************************************************************

EPISODE 5 : PACIFIC COAST HIGHWAY

Toutes les bonnes choses ont une fin ……Il nous restait à rentrer de San Francisco à Los Angeles …..et ma femme eut la bonne idée de nous faire rentrer par la côte Pacifique. 800 km de proximité avec cet océan qui nous est si lointain…..et une côte qui , pour nous français, ressemble à un curieux mélange de Bretagne et de Pays Basque, avec le fameux fog présent au large jusqu’à mi-parcours à Santa Barbara et en suite cette fantastique lumière sud-californienne.

Pour être honnête, je ne vis pas grand-chose ni du paysage, ni de la lumière californienne pendant la majeure partie de notre première journée de descente vers Los Angeles. Le vin blanc californien et la fatigue du voyage m’avaient donné une méchante migraine qui me cloua à l’arrière de notre Ford Espace ….jusqu’à ce que la vie reprenne le dessus …. ;Et alors, quel plaisir pour les yeux que ces montagnes de la Coastal Range qui viennent plonger dans le Pacifique !…..

Nous avions décidé de prendre notre temps et de faire étape à San Siméon pour pouvoir visiter le lendemain matin le William Randolph Hearst Castle, le château du magnat de la presse américaine qui est le deuxième site touristique californien après Disney World…….La halte que nous fîmes sur la plage juste avant d’arriver à San Siméon …..nous offrit le bonheur d’un coucher de soleil sur le Pacifique : ce soir là, je ressentis un peu de cette fascination américaine pour cette Pacific Coast : le temps toujours beau sans être agressif de chaleur, les vagues et toute la culture qu’elles induisent, les montagnes qui la rendent sauvage ….et pardon de me répéter, mais ce mélange extraordinaire de couleurs intenses : jaune, bleu, vert…….il manque un Van Gogh pour avoir exprimé avec force et pour tous cette palette unique.
Le lendemain matin, Hearst Castle ……….j’étais sceptique estimant que, pour les châteaux, en France nous étions champions du monde et au fond de moi-même étant très réservé sur ces châteaux américains que je considérais…..comme de pâles copies de leurs modèles européens. J’avais tort. D’abord parce qu’un château est toujours un mélange entre une imitation de bâtiments équivalents servant de référence et une adaptation à une situation locale (lieu, climat, époque) qui est forcément unique…..ensuite parce que les « très » riches américains sont un peu ces familles italiennes : les Médicis, les Pazzi, les Strozzi de la renaissance…tout à la fois, hommes d’affaire, d’influence et de culture…..Bref, très loin de la caricature d’hommes incultes que nous avons parfois d’eux en Europe.

Pour exemple…..William Hearst….fils à papa d’un magnat de l’industrie minière américaine. Ses échecs universitaires répétés désespèrent son père……qui lui donne une dernière chance en lui confiant les clés d’un journal San Franciscain en faillite. Et là….déclic, William Hearst va en trente ans ( 1910 – 1940) inventait le journalisme moderne : Titres accrocheurs, investigation sur des sujets grands publics, reportages photos……la fortune avec un F suit et William se décide à aménager le ranch de sa mère à San Siméon……Il va faire dans le style Californien-Espagnol de la première moitié du XiXème siècle (Pour ceux qui ont un trou de culture général, se rappeler les décors d’une fameuse série TV……Zorro), n’hésitant pas à copier en Europe chaque fois que cela lui semblait souhaitable (La salle à manger est une copie de celle de l’université d’Oxford)……et à faire de véritables innovations pour l’époque notamment : Piscine type orientale à l’intérieur, court de tennis en terrasse……et salle de cinéma personnelle.

William Hearst va passer sa vie à recevoir dans son château les plus grands de ce monde : Winston Churchill, Charlie, Chaplin, Gary Grant……à qui on demandait lors de sa dernière visite s’il se rappelait des premières années du château et qui répondait sans problème : « Oui, un peu…..car nous passions la plus grande partie de notre temps à …nous regarder nous même ».

Après cette visite…..Pacific Coast Highway à nouveau…..La transition des brumes de Frisco à la lumière de Los Angeles se fait très progressivement…..avec une ville-étape naturelle : Santa Barbara. Nous passons un bon moment à flâner en ville et sur la plage…….ambiance mi-Cannes, mi-Biarritz en plus décontracté…….sur la plage, je vois des personnes ramasser des dizaines de croix blanches. Intrigué, je me renseigne et j’apprends que c’est une association qui, en signe de protestation contre la guerre en Irak et les 5000 morts américains à ce jour, plante et ….déplante tous les jours 5000 croix sur la très chic plage de Santa Barbara.

Retour à Los Angeles, enfin……..Nous sommes crevés et il nous tarde de plonger dans nos lits . Notre fils Paul nous demande de le parachuter là où il avait laissé sa voiture Vendredi soir…….sauf que …..la voiture s’était envolée. Stupeur…..Nous passons par tous les états plus ou moins idiots et plus ou moins obligataoires dans ces circonstances (Es-tu vraiment sûr de l’avoir laissé là…..Va voir derrière cet immeuble……)…….Au bout d’une heure de démarches plus ou moins rationnelles, il fallait bien se rendre à l’évidence : lavoiture avait été volée …..et nous tenions le premier vrai psychodrame de notre voyage……Ambiance ……Paul décide (sagement, si, si……à sa place, j’aurais été hystérique) qu’il était l’heure de se coucher……….
Le lendemain, mobilisation parentale autour de notre poussin en difficulté…..Nous alertons la France pour remplacer son permis de conduire qu’il avait –intelligemment – laissé dans sa voiture…..et nous allons au commissariat de police de la LAPD (Los Angeles Police Departement). Ce contact avec la police américaine – long (plus d’une heure) – fut pour moi instructif. Il y avait du monde.

Nous avons donc fait la queue et j’en profitai pour lire tous les panneaux de présentation des objectifs de la police ainsi que les résultats obtenus. Dans une salle d’accueil, je trouvai cette effort de transparence déjà louable, mais ce qui attira mon attention, ce fut le discours communautariste («La police est au service des communautés qui composent la nation) à l’opposé du discours exclusif tenu en général en France…..Cela m’a fait beaucoup réfléchir……ce discours anti-communautariste n’at-il pas pris un sacré coup de vieux à l’heure de la mondialisation ? Je le pense, j’y reviendrai dans une chronique utérieure……..Professionnelle ,la police le fut aussi au moment de la déposition. Les questions étaient nombreuses, utiles, précises….. Professionnelle, la police le fut surtout quand elle retrouva la voiture de Paul deux heures après sa déposition, levant ainsi les derniers nuages sur notre beau voyage.
Il nous restait à faire un tour à Venice Beach, à aller voir la villa romaine de Paul Getty à Malibu…(superbe)……

A découvrir les colocataires de Paul, à faire un bien beau voyage retour où le commandant de bord, Patrice Pain, un collègue de Centrale, me fit vivre sa passion des vols au long cours dans sa cabine de pilotage de Boeing 777, d’aller m’épuiser de sommeil sur le mémoire de Claire, notre fille « Etude comparée des lois fondatrices Guizot et Foster en matière d’éducation primaire en France et en USA……. »……et nous voici de retour, chez nous à Agen.

Marie-Agnès et moi étions heureux. Nous avions réussi ce beau voyage. Or, un voyage peut être un échec. Nous avions vu et vécu quelques jours avec Paul, notre aîné. Nous avons vu de magnifiques paysages et je crois au contact structurant avec la beauté de ce monde.

Mais surtout, nous avions frotté nos convictions, notre vision du monde……à celle des californiens. Nous sortons toujours différents de cette confrontation…..en rédigeant cette chronique, j’avais la certitude de vous donner quelques unes des clés qui nous permettront de dialoguer dans les mois à venir.

Bye Bye,

Jean Dionis