Après Jean-Louis Borloo, Quel(le) Président(e) pour l’UDI ?

Jean-Louis Borloo a rendu publique sa volonté de se retirer de la vie politique pour se soigner. Malade, il estime ne plus avoir – pour l’instant -la force de tenir ses fonctions politiques. Jean-Louis Borloo est à la fois mon chef politique et mon ami. Je souhaite de tout cœur le meilleur rétablissement à l’ami et je respecte la décision du responsable politique.

Il nous faut donc, sans hypocrisie et sans tarder, nous organiser pour désigner notre nouveau Président de l’UDI. Nos statuts de l’UDI sont clairs. Ils prévoient dans leur article 7 que « le Président est élu par le congrès, c'est-à-dire l’ensemble des adhérents au scrutin majoritaire uninominal à deux tours ». La réalité est tout aussi claire. C’est une élection à haut risque pour la survie même de l’UDI.

Pourquoi ?

Parce que l’UDI est jeune. Créée en 2012, en réaction à la défaite de la présidentielle et des législatives de la même année, l’UDI est encore une construction récente et fragile (pas d’expérience de congrès conflictuels, etc.….).
Parce que l’UDI, par construction, j’allais dire par ADN, est une confédération regroupant notamment des partis membres (Parti radial, Nouveau Centre, etc.…)qui ont leur vie propre . ADN sympathique s’il en est, mais qui ne facilite pas le déroulement d’une élection incontestable auprès d’un corps électoral – en l’occurrence, les adhérents de l’UDI étant constitué des adhérents des familles constituantes et donc fichier d’adhérents non consolidé, règles d’adhésion confuses et différentes dans chaque famille politique…). Bref, tout ce qu’il faut pour aller vers un nouveau et banalement triste conflit de pouvoir , un nouveau Copé-Fillon à la petite échelle de l’UDI.

De cela, nous les adhérents et les cadres de l’UDI, nous n’en voulons à aucun prix.
D’abord, parce que ce type de spectacle pitoyable heurte nos convictions démocrates sincères et ensuite et surtout parce que l’UDI ne s’en relèverait pas. Or la vie politique française a besoin, un besoin urgent de l’UDI. Donc, avant toute chose, mesdames et messieurs nos responsables, une élection propre, incontestable dont nous serons fiers s’il vous plaît !
Pour cela, nos statuts donnent à la Commission nationale d’arbitrage et de transparence, une mission clé pour organiser le congrès de désignation du Président. Messieurs les commissaires, par pitié, ne reculez devant aucune exigence pour arriver à ce but simple : à l’UDI, l’élection du Président a été propre !

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Ceci dit, il n’est pas interdit de prendre le problème par le bon bout et avant de pousser tel ou tel candidat, il est raisonnable de recommencer entre nous l’opération « Monsieur X (ou Madame X) » de l’Express en 1963 quand celui-ci cherchait l’opposant au Général de Gaulle à la première élection présidentielle de 1965. Quel serait le portrait-type de ce présidentiable de notre UDI ? Je me risque à esquisser, pour les lecteurs de ce blog, la silhouette de ce Président ou de cette présidente espéré(e) ?

Je vois quatre exigences majeures à notre cahier des charges citoyen et militant :

- D’abord, merci d’être un vrai centriste. Cela va sans dire, me direz-vous. Et bien non, cette qualité a pu se tester à quelques moments-clés de notre histoire collective. En Mai 2002, par exemple, lorsque tout le monde ou presque se bousculait au portillon de l’UMP, certains ont résisté et ont permis au centre de survivre, puis de s’enraciner. En Mai 2007, lorsque F.Bayrou commençait son aventure stratégique improbable, il a fallu, à d’autres, de la lucidité et du courage pour maintenir l’alliance stratégique avec l’UMP. Enfin, en Juin 2012, lorsque le Centre était brisé, insignifiant, après la double déroute des présidentielles et des législatives, il a fallu à Jean-Louis Borloo et à petit nombre de personnes une vision, une capacité à entrainer pour faire le pari de l’UDI. Je vous propose de passer toutes les candidats et tous les candidats à ces trois tests de 2002, 2007 et 2012. Nous y verrons plus clairs ensuite sur la profondeur de leurs convictions centristes.

- Ensuite, merci d’avoir une expérience confirmée de vie politique française à son plus haut niveau. L’âge ne compte pas ici. Seul compte l’apprentissage fait et réussi de la vie parlementaire, gouvernementale et si possible de direction d’une famille politique. Je ne crois pas à la génération spontanée de chefs politiques….ou alors, on est chez les Verts et le vrai chef n’est….pas le chef en titre avec tous les effets détestables de cette situation.

- Le bon Président pour l’UDi devra aussi être capable d’avoir un vrai projet politique pour l’UDI et notamment de construire à partir de deux interrogations stratégiques :

o Faut-il poursuivre l’initiative conjointe de F.Bayrou et de Jean-Louis Borloo, l’alternative, à savoir le rapprochement Modem et UDI et si oui, sous quelles conditions et quelles modalités ?

o Que devient l’alliance stratégique avec l’UMP, alors que nous sommes entrés dans une période politique où le FN pèse entre 15 et 20% des voix à chaque élection à commencer par la Présidentielle ? Comment faire vivre notre différence dans ce contexte ?

- Enfin, le Président de l’UDI doit pouvoir peser dans l’élection présidentielle nationale de 2017, élection-clé de notre système politique, par sa participation à cette élection selon des modalités à débattre (cf question précédente) et surtout par la qualité de son programme …et oui, voici venu le grand retour des idées-fortes.
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Voilà, avec notre cahier des charges de citoyen centriste, le peuple centriste (ne riez pas bêtement , nous sommes environ 40 000) dans chaque fédération, va pouvoir valider le sérieux, la solidité, la passion qu’il y aura derrière chaque candidature.

Je souhaite à tous mes collègues, militants centristes, une très bonne campagne de tests. Dès que les candidats seront connus, je vous promets une autre chronique…où nous é changerons nos résultats.

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