Mesdames Monneret et De Sermet,
Madame la Présidente de l’Association Départementale de la Médaille de la Famille Française,
Mesdames et messieurs,
Permettez-moi d’abord de vous souhaiter la bienvenue dans cette salle des Illustres de la Ville d’Agen, à la fois salle du Conseil Municipal de notre Ville et salle de réception pour les invités que nous souhaitons honorer.
Aujourd’hui, cette cérémonie de remise de médaille de la Famille Française à Mesdames Monneret et de Sermet de Tournefort fait partie de ces moments particuliers que j’ai le privilège, en tant que maire d’Agen, de partager avec les familles et les proches de nos deux médaillées.
Chacun ici connait mon attachement à la famille et aux valeurs qu’elle porte en elle. La famille du 21ème siècle n’a plus grand-chose à voir avec celle de nos parents et de nos grands-parents. On peut le regretter mais c’est ainsi. Les six années passées en tant que maire de cette ville, mandat passionnant au cours duquel vous rentrez dans le quotidien de vos administrés, m’incitent à beaucoup de sobriété en la matière.
Alors que nous reste-t-il aujourd’hui?
- des choses simples, des engagements au quotidien
- quelques principes forts dans l’éducation des enfants
- une attention particulière aux autres
- et puis, bien sûr, des actes d’amour
Je connais bien la famille Monneret pour des raisons que j’évoquerai par la suite et un peu moins la famille de Sermet de Tournefort.
Une chose cependant m’a frappée en découvrant vos parcours familiaux.
Ils se ressemblent.
D’abord parce que vos familles se sont construites en Algérie, alors française. Vos premiers enfants y sont d’ailleurs nés.
L’une comme l’autre, vous avez choisi, je ne crois pas que ce soit un hasard, de consacrer votre carrière professionnelle aux enfants.
Madame De Sermet comme institutrice, profession que vous avez exercée en Algérie, puis à Auxerre, et enfin à Agen jusqu’en 1975, date à laquelle vous prenez la décision courageuse de vous consacrer exclusivement à l’éducation de vos cinq garçons.
Madame Monneret comme puéricultrice dans un jardin d’enfants en Algérie. Vous aussi, vous avez fait le choix de privilégier l’éducation de vos enfants.
Les évènements d’Algérie et son indépendance en 1962 ont bousculé vos vies de famille et, comme beaucoup d’autres, vous avez vécu le choc du départ d’une terre que vous aimiez profondément et la nécessité de reconstruire une nouvelle vie en France et, plus particulièrement, ici à Agen.
Là encore vous avez relevé ce défi avec brio et ce n’était pas une mince affaire !
Je garde en mémoire la célèbre phrase d’Albert Camus qui a été sorti de son contexte, puisqu’il l’a prononcée au moment des attentats d’Alger, mais qui est restée à la postérité en ces termes et qui traduit bien le désarroi de toutes celles et tous ceux qui ont été contraints de quitter l’Algérie :
« S’il faut choisir entre la justice et ma mère, je choisis ma mère ».
Vos époux, déchargés de l’éducation de vos enfants et de l’organisation quotidienne de la vie familiale, ont construit, chacun dans son domaine, une belle carrière professionnelle à Agen.
Vos familles ont grandi. Quatre enfants chez les Monneret dont l’une d’entre elles est aujourd’hui Directrice de notre école maternelle Sembel. Cinq enfants chez les De Sermet dont votre aîné Pascal, élu à Colayrac St Cirq, que je connais bien puisque nous travaillons ensemble au sein de l’Agglomération d’Agen.
Autant dire Mesdames, et c’est le père de famille nombreuse qui vous le dit, que vous n’avez pas dû vous ennuyer et que vos enfants vous doivent sûrement beaucoup dans leur parcours personnels !
Vous le voyez, vos trajectoires familiales se ressemblent et je veux saluer le choix des membres de l’association pour la Médaille de la Famille Française, et, plus particulièrement, sa présidente Dominique François, qui sont à l’origine de la distinction qui vous est remise aujourd’hui.
Comme je vous le disais, je connais bien la famille Monneret et depuis longtemps.
En effet, mon histoire familiale a été marquée, dès le plus jeune âge, par le décès de ma mère. Plusieurs familles agenaises se sont alors proposées, pour soulager mon père qui avait une activité professionnelle très prenante, pour devenir des familles correspondantes pour mes sœurs et moi. J’ai eu la chance d’être accueilli régulièrement par le Docteur Chollet et son épouse. La famille Monneret a eu la même démarche pour ma sœur Geneviève.
Je vous parlais d’attention aux autres au début de mon intervention, en voilà une belle illustration à mon sens. Je garde le souvenir d’une maison animée, ouverte et accueillante. Je me souviens également, chère Arlette, de votre beau-père qui a partagé pendant de nombreuses années votre quotidien. Je ne voudrais pas dépeindre une vision trop idyllique car, comme toutes les familles, vous avez eu votre lot d’épreuves et de difficultés. Vous avez su les affronter, les surmonter et garder cet esprit de famille à l’origine de la distinction qui vous est remise aujourd’hui. Je ne doute pas que vos 4 enfants, vos 12 petits-enfants et vos deux arrières petits-enfants profitent encore de cette harmonie familiale que vous avez su, chère Arlette, préserver avec votre époux.
Des épreuves, il y en a eu aussi chez les De Sermet. En ce jour de fête, je ne veux pas m’étendre sur la terrible épreuve que vous avez dû affronter avec votre époux Rolland. Mais je veux saluer, chère madame De Sermet, votre force de caractère et votre dévouement au quotidien.
Alors oui, la Ville d’Agen est heureuse de vous accueillir dans cette salle des Illustres. A titre personnel et au nom de tous les agenais, je suis fier de vous remettre cette médaille de la famille française qui rend hommage à votre vie de femme, d’épouse et de mère.
En cette période de vœux, j’ai bien sûr envie de vous souhaiter une belle année 2014 pour vous et votre famille. Plus largement, je forme le vœu que les valeurs que vous représentez et que nous honorons aujourd’hui, grandissent dans notre pays pour lutter contre les égoïsmes et la peur de l’Autre.
Je vous remercie