Lettre programme de Jean Dionis aux agriculteurs de la circonscription

Madame, Monsieur,

François Hollande vient d’être élu Président de la République. Les 10 et 17 juin prochain, vous élirez vos représentants à l’Assemblée nationale. La France est aujourd’hui dans une situation inédite car les socialistes ont tous les leviers de pouvoir : la présidence, le Sénat, quasiment toutes les régions, la plupart des départements et la majorité des villes de notre pays.

Nos institutions ont plus que jamais besoin d’équilibre. Les élections législatives des 10 et 17 juin prochain vous laisseront l’opportunité d’exprimer ce besoin.

Face à François Hollande je serai un député libre, qui sera capable d’approuver l’action du chef de l’Etat quand elle est juste, mais qui saura s’opposer si nécessaire. A l’Assemblée nationale, j’ai été actif dans tous les débats agricoles entre 2007 et 2012 et je vous ai fait parvenir le bilan de mon action dans ce domaine. De 2012 à 2017, je resterai un élu combatif et déterminé sur les enjeux agricoles. Vous le savez, Bernard Dalies et moi-même sommes tous les deux fils d’agriculteurs. Nous connaissons votre métier et avons pour vous un très grand respect.

Aujourd’hui, mes convictions restent les mêmes et je tenais à vous présenter les axes de mon programme en faveur des agriculteurs lors de la prochaine législature si les électeurs d’Agen-Nérac me renouvellent leur confiance. Les données du marché mondial en produits agricoles ont changé en quelques années. La réponse à une augmentation croissante de la demande mondiale en produits agricoles devient le premier défi à relever pour l’agriculture. Produire redevient la fonction principale et centrale du métier d’agriculteur. Les agriculteurs du Lot et Garonne doivent bénéficier de cette évolution favorable et structurelle des marchés notamment pour les grandes cultures. Et c’est tant mieux !

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Dans ce contexte, améliorer le niveau de rentabilité, de compétitivité, de qualité, et assurer la pérennité des exploitations, sont les objectifs essentiels à atteindre pour chaque agriculteur. C’est avec vous et pour atteindre ces objectifs, que je travaille depuis 2002, avec les responsables de chacune des filières du département. J’ai la volonté de continuer à vous aider au cours de ce prochain mandat.
Si je suis élu député le 17 juin 2012, je vous propose de concentrer mon action parlementaire dans trois domaines :

• 1ère priorité : baisser les charges pesant sur les exploitations et libérer ainsi les capacités d’investissement :

o Pour que notre agriculture demeure compétitive en Europe et dans un monde globalisé, les charges sur le travail agricole devront encore être allégées. J’ai contribué aux diminutions de charges pour les salariés saisonniers et obtenu une diminution de 1 euro / heure pour les salariés permanents au cours de ce mandat. Le différentiel du cout salarial en France avec celui d’autres pays européens reste encore trop élevé. Il faut maintenir le principe de la TVA sociale et réduire davantage le coût des charges salariales pour améliorer la compétitivité de notre agriculture. Le maintien et l’avenir de nombreuses filières, en particulier celle des fruits et légumes impose une réduction des coûts de production. Il faut veiller à chaque instant à placer nos agriculteurs à armes égales avec les autres pays européens.

o Dans un contexte sans doute durable d’instabilité des prix, il est nécessaire de moderniser et d’adapter la fiscalité agricole. L’objectif est de permettre aux agriculteurs de constituer des « réserves-investissement » et des « réserves-trésorerie ». Les exploitations agricoles doivent pouvoir disposer de nouveaux outils fiscaux afin de résister à la variation de plus en plus importante des prix et à la diminution des aides de la PAC.

o Je soutiendrai également les projets structurants et innovants, dans le domaine de la production agricole et de la diversification agro-industrielle. Pour plusieurs filières, la compétitivité des exploitations agricoles passe aussi par la maitrise du poste énergie : serriste, séchage du pruneau… Tout doit être fait pour que nos exploitations disposent de source d’approvisionnement en énergie bon marché : bois-énergie, méthanisation et tarif photovoltaïque. De nouveaux types d’exploitation, de partenariat et d’alliances avec des acteurs économiques locaux doivent être envisagés pour maintenir et développer la production agricole.

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• 2e priorité : augmenter notre ressource en eau sur l’ensemble des bassins versants du Lot-et-Garonne

o L’eau sera un dossier prioritaire pour ce nouveau mandat. Les enjeux sont considérables pour l’économie et l’environnement de notre département. Les conséquences du changement climatique (été plus sec et période de sécheresse plus longue) doivent être prises en compte de façon urgente pour les prochaines années.

o Nous devons augmenter la ressource en eau par des stockages supplémentaires importants pour préserver le maintien et le développement des fruits et légumes, des semences et des cultures d’été. Il est urgent de passer des études aux solutions. Il faut convaincre tous les décideurs régionaux, d’aboutir avec l’aide de l’Etat à la réalisation d’ouvrages individuels et collectifs sur l’ensemble des bassins versants du Lot et de la Garonne.

o La question du soutien du débit d’étiage de la Garonne est devenue un enjeu essentiel pour l’avenir du grand Sud Ouest (le lac de Charlas est de fait abandonné sans vraie solution de remplacement). Il s’agit à la fois de répondre aux besoins liés à la production agricole, à ceux de l’industrie, à ceux de l’alimentation en eau de la population dont les besoins augmentent avec ceux de la démographie. Des décisions en faveur d’un programme pluriannuel de travaux doivent aussi être prises au niveau de la région. Je ferai de ce combat une des priorités de ce nouveau mandat avec le sénateur Henri Tandonnet.

• 3e priorité : défendre pour chaque filière de production les adaptations nécessaires à la nouvelle réforme de la PAC et l’adapter aux contraintes techniques et économiques de chaque production
o La réforme de la PAC 2013 va influencer la gestion des exploitations agricoles et depuis dix ans l’Etat se retire progressivement de la gestion directe des marchés agricoles. Un certain nombre de décisions vont dépendre des Etats membres de l’UE. Elle devra être adaptée dans le détail aux exigences techniques et économiques de chaque production.
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o J’ai déjà réalisé avec vos responsables professionnels de nombreuses interventions auprès du Ministre de l’Agriculture pour : le pruneau, le tabac, les semences, la vigne et les fruits et légumes. Je suis intervenu à de nombreuses reprises auprès du Ministre de l’Agriculture pour différents dossiers. Je veux continuer ce travail, et rencontrer les responsables professionnels de chaque filière chez eux au plus près du terrain. Il s’agit de questions règlementaires précises, il faut les analyser dans le détail pour les défendre avec les arguments adaptés aux réalités de la production. Ce sera dans les années à venir le cas du dossier Ecophyto 2018 et des mesures concernant le « verdissement » de la PAC. Dans la mise en œuvre de ces mesures, il faudra veiller à ne pas pénaliser la capacité de production des exploitations agricoles du département orientées vers de nombreuses productions spécialisées.
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Dans le contexte d’un pays présidé par un socialiste et un gouvernement Verts, Socialistes et Front de Gauche, aucun agriculteur n’a intérêt à envoyer au Parlement un député « godillot » de cette alliance. Au contraire, il y a une nécessité d’élire des députés libres issus du monde agricole et capables de s’opposer aux dérives contre productives. C’est dans ce contexte et avec ces objectifs que nous sollicitons votre confiance.
En tant que candidat aux prochaines élections législatives, je tenais à vous faire part de ce programme pour 2012-2017. J’espère votre soutien les 10 et 17 juin prochain.

En restant disponible pour tout échange que vous estimerez utile, je vous prie, Madame, Monsieur, d’agréer l’expression de ma considération.

Jean Dionis du Séjour Bernard Dalies