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21/04/05 - Réunion-débat de François BAYROU : "L'Europe a besoin de notre OUI" (au stade Armandie à Agen devant plus de 700 personnes - Discours de Jean DIONIS)

Publication : 22/04/2005  |  00:00  |  Auteur : Jean Dionis

Chers amis, et cher François,

Au nom des cinq fédérations UDF de la région Aquitaine, je vous souhaite la bienvenue à Agen, cœur battant ce soir de la campagne du OUI Aquitain.

Ici, en Gascogne, l’hospitalité est sacrée ! Elle a ses symboles et c’est pour cela que L’UDF de Lot-et-Garonne vous offrira en fin de réunion une pomme de la vallée de la Garonne, des pruneaux d’Agen et le verre de l’amitié.

- Bienvenue à l’UDF de la Gironde et son Président Didier CAZABONNE, 1er adjoint au Maire de Bordeaux, et à Véronique FAYET, ma collègue au Conseil régional d’Aquitaine et à tous les girondins.
- Bienvenue à l’UDF de Dordogne et à son Président Marc MATTERA
- Bienvenue à l’UDF des Landes et à ma collègue Geneviève DARRIEUSSECQ dont le talent donne des sueurs froides aux notables socialistes landais !
- Bienvenue enfin à l’UDF des PA et à mon ami Jean-Jacques LASSERRE, Président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques, ainsi qu’à Didier Borotra, Sénateur- Maire de Biarritz,

Et je vous demande, chers amis lot-et-garonnais, de les applaudir au nom de la solidarité aquitaine, et parce que ce soir ils se coucheront plus tard que nous

J’en profite pour excuser auprès de vous notre député européen, Jean-Marie CAVADA, lui aussi engagé tous les soirs dans cette bataille pour l’Europe. Je crois qu’il a à ce jour 40 réunions publiques à honorer jusqu’au 29 mai. Il n’a pas pu être agenais ce soir mais il sera à Sainte-Livrade le 4 mai prochain.

.Je voudrais saluer aussi tous les lot-et-garonnais, les élus, et vous tous qui nous êtes fidèles, réunion après réunion.

Je salue tous les partisans du OUI :

- Jean François-Poncet, Premier européen du cœur du département, européen de cœur et de talent, qui est de toutes les campagnes et de toutes les bagarres pour la cause européenne, depuis qu’il est en politique.
- Je salue nos amis de l’UMP
- Je salue également ceux qui à gauche, courageusement défendent le OUI. Car le OUI n'est pas un OUI partisan, il n’est ni de droite ni de gauche : c'est un OUI de projet, un OUI de perspective.

Je veux enfin saluer tous ceux qui, ce soir, sont encore indécis et ceux qui ont l’intention de voter NON. Eux aussi sont les bienvenus : ils ont droit à notre respect, car le référendum et sa campagne doivent être un grand moment de démocratie. Et la décision des Français le 29 mai réunira derrière elle tous les démocrates de ce pays.

Enfin, j’accueille François Bayrou.

François, tu connais bien Agen. Tu n’as jamais ménagé ta peine pour venir nous donner un coup de main dans nos combats politiques. Tu t’es souvent impliqué pour notre ville, je pense à l’université thématique, et ici même aussi à Armandie, je t’ai souvent vu pousser derrière les Vert et Blanc de la section paloise. Peut-être même nous feras-tu l’amitié d’être de nôtres, à Armandie, dans trois semaines pour un Pau-Agen que nous attendons de pied ferme.



En t’accueillant ce soir, nous accueillons bien sûr le Président de l’UDF. Nous accueillons aussi un ami très proche. Mais ce n’est pas principalement ce François-là que je veux saluer ce soir.

Je veux vous parler de François l’Européen, celui qui fut parmi les tous premiers hommes politiques français à avoir perçu l’importance de donner une Constitution à l’Europe.

Il fut le premier à se battre pour elle, dès les élections au Parlement européen de 1999.

Récemment encore, cher François, je t’entends dire :

« A peine 6 ans entre l’idée de la Constitution en 1999 et le combat pour elle en 2005 ! »


François, tu as toujours eu sur les problèmes européens une « Europe d’avance », tout en restant en contact avec l'opinion publique française.

Je me souviens de réunions du groupe UDF à l’Assemblée où tu nous disais en début d’année que les sondages, alors très optimistes sur l’issue du référendum, se trompaient et que le combat qui se préparait serait difficile.
C’est toi qui avais raison.

Je revois ton combat de l’automne dernier pour des frontières européennes permettant l’émergence de l’Europe politique, quand tu prenais courageusement partie contre l’adhésion de la Turquie, à revers des élites de notre pays.
C’est toi qui avais raison !


Bref, ta boussole personnelle sur l’Europe et la place de la France dans l’Europe est parmi les plus fiables.

C’est aussi pour cela que ce soir, au-delà de l’affection qui nous unit à toi, nous sommes heureux et honorés de te recevoir : tu es le mieux placé pour nous parler des enjeux de ce référendum.


Pour ma part, je voudrais simplement d’un mot plaider la cause du OUI en Aquitaine, au travers de 3 exemples :

Par la géographie d’abord.

Notre région est un peu au « bout du bout » méridional de la France. Hélas, le retard de nos infrastructures en matière autoroutière en atteste : pas d’autoroutes entre Bordeaux et Dax, ni entre Bordeaux et Pau. En matière ferroviaire : pas de TGV à Agen ni Bayonne avant 2020.
Ces retards montrent que nous n’avons pas été bien traités par la France « jacobine » !

En Europe, par contre, nous sommes la grande région carrefour entre l’Europe du Nord et la péninsule ibérique. Notre chance à nous, 3 millions d’Aquitains, ce sont les 50 millions d’espagnols et de portugais qui connaissent aujourd’hui un développement exceptionnel et qui, grâce à l’Europe, nous entraîneront dans leur développement.

Je le crois vraiment : il y a là une chance unique pour notre région.

Vous me direz que je suis loin de la Constitution ? Et bien non :

La Constitution, (articles III-246 et 247) confie à l’Union européenne la compétence des réseaux transeuropéens, notamment en matière de télécoms et d’énergie. Pour nous, ce sont tous les projets Paris-Bordeaux, Bayonne-Madrid et tous les projets Bordeaux-Agen-Toulouse-Barcelone.

Et nous serions assez fous pour refuser cet accélérateur formidable, alors que la Constitution confirme la vocation de l’Europe pour porter des grands projets comme le TGV ou les autoroutes en Aquitaine ?

Même chose en matière de recherche et de développement technologique et spatial. Savez-vous que le Sud-Ouest, Aquitaine et Midi-Pyrénées réunis, constitue la 1ère région au Monde en matière de potentiel aéronautique et spatial ?

Et cette région dirait NON à la Constitution ? Alors que la section IX de ce traité confie à l’Union le soin de mener les grands projets aéronautiques et spatiaux ?

Chers amis, j’espère bien que les Aquitains, avant de voter, vont faire leurs comptes…



Je parlais de géographie, disons un mot d’économie régionale et puisque nous sommes en Lot-et-Garonne, un mot d’agriculture et agroalimentaire.

L’agriculture pèse ici trois fois plus que la moyenne nationale. C’est donc pour nous un enjeu majeur.

J’ai d’abord envie de dire que je comprends un peu la tentation du Non des agriculteurs lot-et-garonnais. Nous savons leurs difficultés face à la mondialisation qui fait chuter les prix.

Nous savons leur ras-le-bol des réformes successives de la PAC et de certains excès de zèle de l’administration franco-française. Nous connaissons aussi leur angoisse, et spécialement celle des jeunes agriculteurs, devant le manque de perspective et de lisibilité sur l’avenir de leur métier.

Qu’ils aient donc une envie d’un « coup de gueule », d’un cri de colère, voire même d’un « bras d’honneur » au système, c’est bien compréhensible et, entre nous, c’est très humain.

Et pourtant, nous vous appelons, ardemment à voter Oui le 29 mai.

D’abord par pragmatisme.

Faire un bras d’honneur, ça peut défouler. Mais après ? Ce n’est pas ça qui mettra du beurre dans les épinards des agriculteurs.

Depuis 1992, on le sait bien, leurs revenus se composent de prix et de primes. On peut le regretter mais, pour le moment, c’est comme ça !

Les primes : un chèque annuel de 9 milliards d’euros aux agriculteurs français, ça se défend ! Et ce n’est pas en votant Non, c'est-à-dire en se mettant hors jeu des négociations à l’intérieur de l’Europe, que nous assurerons la meilleure défense de notre agriculture.

Les prix : ils dépendent des prix mondiaux et ces questions-là se traitent autour de la table de l’Organisation Mondiale du Commerce.

La Constitution, dans son article I-13, renforce la position de nos représentants dans les négociations commerciales mondiales où sont fixés notamment les prix de la viande, des céréales et du lait.

On sait bien que « l’union fait la force ». La Constitution joue ici le rôle d’un véritable ciment de l’Union européenne.

Reste enfin la question de l’avenir, des perspectives. Reste le père qui n’ose plus conseiller à son fils de reprendre son exploitation.

Et là, il faut être clair. Si on laisse le monde gouverné par les forces du marché, alors la mondialisation sauvage s’imposera à nous, avec une division internationale du travail qui réservera l’essentiel de l’agriculture aux pays émergents.

Or, nous voulons tous une Europe et une France agricoles fortes. Mais cette Europe agricole forte ne sera possible que si nous commençons dès maintenant la construction de l’Europe politique. Et c’est le sens profond du Oui à la Constitution.

Alors, entre le Non « bras d’honneur » au système, mais véritable impasse pour les agriculteurs et un Oui d’avenir, même s’il n’existe pas de chemin facile à l’époque de la mondialisation, je demande aux agriculteurs, et notamment aux plus jeunes, de faire le bon choix.


La géographie, l’économie. L’art de vivre enfin.

Nous autres Aquitains tenons à notre art de vivre, comme à la prunelle de nos yeux et nous avons raison.

Notre vie à nous, c’est celle d’un environnement préservé, de derbies de rugby, de chasse, de gastronomie, de mélanges de cultures, de corridas, de fêtes dans nos villages.

Et c’est vrai que, de temps en temps, une Europe un peu trop lointaine, un peu trop technocratique, est venue marcher sur nos plates-bandes…
Par exemple, la directive « Oiseaux » de Bruxelles n’a rien compris à ce qu’était pour nous la chasse à la palombe, et a fait beaucoup de mal à l’image que nous nous faisons de l’Europe.

La Constitution, au contraire, nous donne des moyens pour obliger l’Europe à ne s’occuper que des grands enjeux pour lesquels elle est programmée, et nous laisser nos spécificités et notre liberté pour tout le reste.

Avant la constitution, qui peut contester les décisions européennes puisque le droit européen est supérieur au droit national ?

Avec la Constitution et son article I-7, l’Union a une personnalité juridique.

Avec la Constitution, les parlements nationaux auront le contrôle de ce qu'on appelle la subsidiarité, c’est-à-dire de veiller à ce que l’Europe s’occupe exclusivement de ses domaines de compétences. Lisez-le ! C’est écrit noir sur blanc à l’article I-11 de la Constitution.

Alors, nous sommes maintenant dans la deuxième mi-temps de la campagne et, si on en croit les sondages, nous serions menés au « planchot » par le NON.










Moi, les sondages, je m’en méfie !

 Parce que je me souviens de ceux qui donnaient Chirac à 9 % 6 mois avant qu’il devienne Président de la République.
 Je me souviens de ceux qui pronostiquaient l’élection de Jospin jusqu'en mars 2002, alors qu’il fut éliminé au premier tour.
 Je me souviens enfin de Maastricht, où, quelques jours avant le OUI au référendum, le NON était encore donné gagnant à 53 %.


J’ajoute, parenthèse ageno-agenaise, que si ce n’était qu’un problème de sondage, nous trouverions ici des spécialistes qui vous arrangeraient ça en 2 coups de cuiller à pot... Je referme la parenthèse...


Vous savez, notre situation me fait penser à celle d’un cycliste. Le vélo, et ça me connaît, ce n'est pas compliqué. A une condition : ne pas s'arrêter de pédaler. Car lorsqu’on s'arrête, le redémarrage est fatiguant et dangereux. Le vélo tangue dans tous les sens et il faut se faire mal pour avancer. Et, le plus grave, c’est que les autres ne vous ont pas attendus et que vous vous retrouvez en queue de peloton !

Eh bien, la constitution européenne, c’est un peu pareil : nous ne devons pas arrêter la construction européenne.

Chers amis, le 29 mai, c’est vous qui aurez le guidon entre les mains. Alors, je vous le demande : continuons à pédaler ensemble !

Et puis franchement, voter NON, peut-être, mais quel NON ? Celui de Le Pen ? De De Villiers ? De Fabius, De Marie-Georges Buffet ou de Besancenot ?

Où est l'espérance de l'Aquitaine dans cette coalition des contraires ? Où est le chemin d'avenir pour nous et nos enfants ? Passé l'instant de défoulement, quelles perspectives pour demain et pour après-demain ?

Non, je vous le dis les yeux dans les yeux, il n’existe qu’un seul Non, c’est le Non à l’Europe.

Alors c'est vrai, notre OUI fait plus raisonnable, moins rebelle, moins à la mode, mais il est autrement porteur d'avenir. Et, il est autrement patriote !


Alors, le 29 mai,

Votons Lot-et-Garonne,

Votons Aquitaine.

Portons ensemble et le drapeau bleu-blanc-rouge et le drapeau azur au cercle étoilé !

Le 29 mai, chantons ensemble et la Marseillaise et l’Hymne à la joie !

Le 29 mai, pour la France et pour l’Europe, votons Oui à la constitution !

Je vous remercie

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