10/12/2010 - Discours de Jean Dionis pour les 50 ans de la coopérative fruitière Les Trois Domaines

Retrouvez ci-dessous le discours prononcé par Jean Dionis lors du 50e anniversaire de la coopérative agricole agenaise Les Trois Domaines:
Je suis très heureux de vous retrouver pour cet anniversaire et cette inauguration : 50 ans, un demi-siècle c’est un bel âge. J'ai un lien affectif très fort avec Les Trois Domaines : mon père était un des membres fondateurs. J'adresse un salut particulier pour Jacques Villepigue qui s’est investi pendant plus de 45 ans au sein des Trois Domaines : la mémoire vivante et l’historien de la coopérative. Je voudrais encourager le nouveau président Frédéric Aubert : après avoir été un ingénieur technicien au sein de la coopérative il s’est finalement lancé à la tête d’une exploitation l’année dernière, avec succès et aujourd’hui c’est un acteur très impliqué dans la coopérative. 

Historique des Trois Domaines

- La France connaît une véritable période de croissance après guerre avec « les trente glorieuses ». Des années fastes pour l’agriculture qui va se structurer : c’est un mouvement national dans les années 60.

- A Agen, trois domaines vont se rapprocher : l’Oustet de Marc Leroy, le domaine de Saint Jean de Thurac avec M. De Gaulejac et Beauregard avec mon père. En 1960, ils fondent le premier groupement arboricole agenais.

- Les fruits : ils ont d’abord commencé par la pêche, il ne faut pas l’oublier, puis la poire passecrassane pour enfin arriver à la pomme. Je m’en rappelle, je courais dans les vergers étant enfant.

- Leur idée est de rassembler les producteurs : ils lancent l’AASO : l’Association Arboricole du Sud Ouest. Grâce à leurs efforts ils vont réussir à structurer cette filière de production. Elle va se développer pour regrouper les producteurs du Lot-et-Garonne et du Tarn-et-Garonne et devenir la fameuse Blue Whale en 1970. J’aurais préféré un nom plus francophone mais c’est vrai qu’elle a plutôt une bonne tête cette baleine bleue !

- Cette expansion se traduit aussi géographiquement. L’aventure a d’abord commencé à Lafox. Puis l’entrepôt a pris feu en 1974 et vous êtes provisoirement venus vous installer ici aux côtés de l’union fruitière agenaise avant de fusionner avec elle. Comme souvent, le provisoire a quelque peu duré et vous encore là, et vous avez aussi gardé votre entrepôt de stockage à Lafox.

Les Trois Domaines aujourd’hui

- 50 ans après : vous êtes une référence dans la filière fruits et légumes lot-et-garonnaise avec des chiffres éloquents :

o Dans ces 1500m² passent 15 000 tonnes de pommes par an sans oublier les 900 tonnes de kiwis.

o Vous représentez 22 adhérents avec 300 hectares de pommes et 50 de kiwis soit 200 emplois environ.

o 12 variétés de pommes avec les fameuses Pink Lady et Ariane dont 70 à 75% sont destinées à l’exportation.

- Aujourd’hui, surtout la coopérative des Trois Domaines continue d’aller de l’avant. Cette inauguration qui tombe en même temps que son 50e anniversaire en témoigne. Grâce à votre nouvelle machine, le tri et le calibrage pourra s’effectuer avec l’aide d’un scanner qui peut même analyser la coloration et les petits défauts des pommes. C’est de la haute technologie ! Tout cela dans un effort d’être toujours plus performant et d’être bien placé sur les marchés de vente et à l’exportation. Les Trois Domaines ont tout compris.

Soutien aux Trois Domaines

- Soutien des collectivités pour cette installation de machines car elle va dans le bon sens : modernisation et progression de l’activité de la filière. Nous continuerons à vous soutenir dans cette voie.

- Sur le plan national, je connais bien les difficultés spécifiques de la filière. Le salaire horaire des employés a augmenté de 30% en 10 ans alors que le prix de la pomme n’a quasiment pas évolué. Avec un prix qui est constitué à 60% par la main d’œuvre et une distorsion de la concurrence entre pays européens (notamment avec l’Allemagne, l'Italie, la Pologne...), le mal de la pomme est connu. C’est un combat que je connais et que je compte mener.

- Depuis plusieurs semaines je prépare une proposition de loi qui vise à exonérer de charges patronales le travail permanent dans le secteur agricole pour les filières dont la main d’œuvre prend une proportion importante dans le coût de production. La pomme en fait clairement partie. La difficulté est évidemment de faire financer cette mesure dans ces temps de restriction budgétaire. J’ai donc pensé à taxer les entreprises qui profitent directement du travail des agriculteurs, de votre travail : la grande distribution. Je sais que le combat sera difficile, il est loin d’être gagné mais je le mènerai pour vous.

- Enfin, je voulais vous dire pour conclure que député ou pas, je reste de la famille des arboriculteurs, je suis de votre famille et je le resterai.