Accompagné notamment de Marie-Françoise MASSALAZ et de Daniel SOULIGNAC, conseillers municipaux d’Agen, Jean Dionis a répondu à l’invitation des habitants de Tapie le samedi 3 Juin 2006. Leur émotion et leur colère sont en effet vives à la suite de l’annonce faite par Alain Veyret de la démolition totale des immeubles existants du quartier dans le cadre du projet municipal.
L’ensemble des personnes présentes a exprimé son profond désaccord avec plusieurs aspects du projet, notamment celui qui consiste à démolir les bâtiments de la cité. Ils sont en effet attachés à la taille de ces appartements, la modération des loyers, la proximité des habitations avec leur emploi ainsi que les liens créés entre les habitants depuis de nombreuses années. Plusieurs d’entre eux sont là depuis des dizaines d’années et vivent comme un réel traumatisme la démolition de leur appartement.
Les habitants ont été très clairs : « nous ne voulons pas de ces démolitions absurdes, nous demandons seulement qu’ils renouvellent les chaudières et mettent en place une isolation efficace. Cela améliorera le confort de nos appartements, diminuera nos charges de chauffage et en plus, cela coûtera beaucoup moins cher aux contribuables que les 43,9 millions d’euros annoncés par Alain Veyret !».
Enfin, ils ont également été unanimes à dénoncer l’absence de communication de la municipalité : « nous ne sommes informés de rien et le Maire ne nous a même pas consultés ! Il a fallu qu’il ait notre pétition pour venir samedi prochain».
De son côté, Jean Dionis rappela qu’il était favorable à un projet d’aménagement urbain à Tapie mais il a souligné les critiques faites à l’encontre du projet municipal :
* D'abord pourquoi démolir 272 logements alors que certains d'entre eux -aux dires mêmes des habitants – sont "très bien" ?
* Pourquoi surtout se relancer dans une opération de restructuration complète du quartier alors que celui-ci est bien branché sur le reste de la ville et sur la rocade grâce à la rue Edouard Herriot ?
Jean Dionis a regretté qu’avec plus de 25 ans de retard, Alain Veyret et son équipe se relancent dans une procédure de développement social de quartier donnant contre toute logique la priorité au béton au détriment de l'éducation, l'animation socio-culturelle, l'emploi. Bref, contre tout ce qui fait consensus aujourd'hui en termes de politique publique à mener dans les quartiers défavorisés.
Il a ensuite souligné la démesure de ce projet en matière financière. Est-ce bien raisonnable d’y investir 44 millions d'euros soit environ 3 fois plus que l'effort consenti en son temps sur le quartier de Montanou deux fois plus peuplé ?
Cette somme en soi est la marque d'un projet ni fait ni à faire sans même évoquer un plan de financement des plus hasardeux où la ville d'Agen et Agen Habitat risquent de se retrouver bien seuls. Dans un tel contexte, les contribuables agenais et les locataires d'Agen Habitat auront à payer l’essentiel de cette lourde facture. Rendez-vous sur les feuilles d’impôts et les quittances de loyers !
Enfin, il a dénoncé le calendrier « escargot » de ce projet dont les études ont débuté en 2003 et la dont la fin de réalisation est annoncée pour 2012.
Cette durée est elle aussi ridicule en soi. Ou bien le maire d'Agen croit en ce projet et il aurait du le faire en trois-quatre ans, ou bien tout ceci n'est qu'illusion et il l’avoue aux habitants pour qui ce n’est pas un sujet de propagande!
Le Député poursuivit ensuite cet échange par la visite de trois appartements, pour terminer par le verre de l’amitié pendant lequel il a assuré les habitants de son soutien tout au long du projet.