Le Premier Ministre Anglais David Cameron a prononcé un discours capital pour l’avenir de la relation entre l’union Européenne et la Grande-Bretagne Mercredi dernier.
Pour nous, cadres, militants et sympathisants de l’UDI, qui avons fait de l’Europe fédérale notre raison d’être politique lors de la création de notre nouveau parti, il faut absolument lire le discours de D.Cameron ( http://www.number10.gov.uk/news/eu-speech-at-bloomberg/).
Inutile et imbécile de sombrer dans l’anglophobie ambiante. Pour le « Rosbeef bashing », nous avons déjà tout ce qu’il faut en France ….. Inutile aussi de se plaindre de la psychologie insulaire des Anglais…Comme le dit fort justement D.Cameron , (« We can no more change this British sensibility than we can drain the English Channel », nous ne pouvons pas plus la changer que nous pouvons assécher la Manche). Les Anglais sont comme ils sont et David Cameron, avec tact, nous rappelle que nous avons été, nous les Français, contents de les trouver avec leurs qualités et leurs défauts lors des deux dernières guerres mondiales…..
Que dit en substance David Cameron ? Il affirme d’abord que le programme du parti Conservateur pour les prochaines élections législatives Britanniques de 2015 comprendra l’engagement du futur gouvernement conservateur de négocier un nouvel accord avec l’Union Européenne, mettant le Marché unique au cœur de la relation entre l’Union Européenne et la Grande-Bretagne. Il s’engage ensuite à organiser un référendum en 2017 quant à la décision de rester ou de quitter l’Union Européenne compte-tenu des résultats de la négociation qu’il appelle de ses vœux entre l’Union Européenne et la Grande-Bretagne.
Essayons maintenant, calmement, de comprendre ce qui a amené David Cameron à prendre une telle initiative. C’est d’abord clairement la montée de l’impopularité de l’adhésion à l’Union Européenne. En temps de crise, l’Union Européenne est un bouc-émissaire idéal : empêcheuse de faire du déficit public en rond, imposant d’aider des pays européens qui nous semblent si loin…..En France aussi, tous les composants du populisme sont présents et le dernier sondage mettant en évidence une majorité de Français (47%) estimant que nous recevions moins de l’Europe que nous donnions sonne comme un nouvel avertissement. Bref, nous pro-européens, nous devons ouvrir les yeux ….l’Europe est devenue impopulaire pour une majorité de nos concitoyens en France comme en Angleterre. David Cameron, fin politique, le sait. Il joue, certes dangereusement, avec cette vague d’euroscepticisme, pour isoler son extrême droite et mettre en difficulté le parti travailliste ambigu sur ce sujet…..et nous, à l’UDI, que faisons de cette impopularité européenne ? …..
Je propose une double réponse :
• D’abord le combat….De Gaulle disait : « Il faut combattre la démagogie par la démocratie ». Il avait encore une fois raison. A nous de laisser aucun terrain à tous les tenants d’un repli nationaliste morbide qu’ils soient d’extrême droite ou d’extrême gauche et de démonter patiemment les inepties du genre « Retour au Franc », etc…..
• Ensuite, les réformes Européennes…David Cameron a-t-il forcément tort lorsqu’il dit que dans certains domaines, il faut redonner du pouvoir aux Etats-membres ? Je ne crois pas. Si l’Europe est impopulaire, ce n’est pas uniquement parce qu’elle est le bouc-Emissaire des démagogues de tous poils, c’est aussi parce qu’elle a foulé au pied les identités nationales dans des domaines où cela n’était pas nécessaire et qu’elle n’a pas su respecter autant que nécessaire la diversité Européenne (Combien de centaines de milliers de voix avons-nous perdu en 2005 lors du référendum constitutionnel à cause de la Directive oiseaux, de celle du bien-être animal, ou encore de Natura 2000 ?, etc….). Il est grand temps de revenir à une lecture beaucoup plus stricte du principe de subsidiarité qui fait que l’Union Européenne ne doit réglementer et légiférer que lorsqu’elle est plus efficace que ses Etat-Membres…
Mais l’Initiative de David Cameron a une autre origine, plus fondamentale : c’est l’Euro, la crise de l’Eurozone et la nouvelle gouvernance de sortie de crise de l’Euro qui est en train d’émerger. Les Britanniques n’ont jamais adhéré à l’Euro et leur Premier ministre a réaffirmé leur intention de rester en dehors de la zone Euro. Fort bien….sauf qu’après avoir assisté, non sans une certaine satisfaction, aux malheurs de la monnaie unique européenne, ils voient bien, avec le traité du mécanisme de stabilisation, émerger une nouvelle gouvernance bien plus intégrée au niveau budgétaire, financier etc… La crainte des Britanniques est claire : Voir émerger une véritable gouvernance Européenne au niveau de l’Eurozone …dont ils seraient exclus et qui aurait autorité sur leur véritable centre d’intérêt en matière européenne : à savoir le marché Unique et son organisation. Dans ce dialogue entre la Grande-Bretagne et l’Eurozone se joue la future organisation à deux vitesses de l’Europe :
• D’un côté, L’eurozone et ses 17 pays membres qui doivent à notre avis évoluer au plus vite vers une gouvernance intégrée au niveau budgétaire, bancaire et financier, base d’un véritable fédéralisme européen
• De l’autre, le marché Unique et ses 27 pays membres dont la Grande-Bretagne et celle-ci n’acceptera pas que les règles de fonctionnement du marché unique soient élaborées au sein de l’Eurozone pour être ensuite imposées aux pays non membres de l’Eurozone, mais participant au Marché Unique et cela peut se comprendre……
Bref, le discours de Cameron marque le vrai début de la réorganisation de l’Union Européenne en deux cercles. Le premier sera celui de l’Eurozone. Il a, pour nous UDI, centristes, vocation à déboucher sur un gouvernement fédéral Européen. Le deuxième sera celui du Marché unique et il n’y pas de scandale à considérer que la gouvernance de ce marché unique devra inclure tous les participants à ce marché, et donc en premier lieu la Grande-Bretagne….
Ainsi va l’Europe …
Compliquée ? Certainement, mais ceux qui pensent que le monde va vers sa simplification sont de doux rêveurs,
Décevante ? Non, l’Europe est une construction lente, séculaire qui ne se fera pas en ignorant les identités nationales extrêmement fortes qui la composent, à commencer par la France et…en suivant par la Grande-Bretagne.
A la bataille de Fontenoy, nos ancêtres se sont exclamés : « Messieurs les Anglais, tirez les premiers ! » et bien en matière de construction Européenne, c’est fait avec le discours et les annonces politiques de D.Cameron. A nous Français et spécialement aux militants de la cause européenne de répondre avec autant de bonheur que le Maréchal de Saxe à Fontenoy !
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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire
Il faut enfin une vraie europe
M.Dionis face aux propos de M.Cameron moi je répondrais par le fait qu'il faut enfin une vraie Europe politique où enfin elle ne parle que d'une seule voix face aux différents problèmes qui se pose et de deux enfin une vraie europe économique avec des harmonisations fiscales,une vraie politique monétaire et bancaire,permettre aussi aux pays membres de se protéger face à la concurrence mondiale car face à nous les Chinois/Américains n'hésitent pas à user de protectionisme afin de sauver des emplois et autres,l'europe devrait enfin s'armer pour montrer que cette UE protège ses citoyens qu'ils soient Français,Italiens,Allemands ect..
Mais j'ai envie de dire aussi que les Anglais pour profiter des avantages que l'UE accorde,ils ne sont pas les derniers mais quand ils s'agit de leurs petits intérêts(rappelez vous quand on a voulu mettre en place une taxe bancaire) ou lorsque cela va mal ils ne sont plus dans l'UE,facile de faire la girouette...
Intéressant
La sortie de l'UE du Royaume-Uni ne serait pas forcément une excellente chose, mais les plus gros problèmes ne seraient pas nécessairement pour les membres de l'UE.
Par conte:
La logique du marché unique va naturellement dans la direction d'une monnaie unique, ce qui est contradictoire avec la position du RU. On ne peut pas vouloir sa liberté et profiter des avantages de l'intégration. Il y aura toujours comme vous le précisez le premier cercle avec l'Eurozone et le second cercle, si vous choisissez le second pour plus d'indépendance en particulier monétaire, vous resterez au second plan pour les décisions globales, car celle-ci auront un effet moindre sur votre économie en partie grâce (ou à cause) de votre indépendance monétaire.
C'est exactement comme le caractère insulaire du RU, on ne pourra pas changer cela.
Oui à plus d'Europe, dans les domaines où cela aura du poids et du sens:
- défense et affaires étrangères en particulier, les interventions du type du Mali devront nécessairement être à terme une compétence fédérale (Objectif de transfert malheureusement assez lointain....)
Cela signifie un abandon de souveraineté, un sujet sur lequel le centre devrait faire de la pédagogie politique.
Proeuropéen
"Bref, nous pro-européens, nous devons ouvrir les yeux …."
Cela veut-il dire que tous les autres sont "anti-européens".
Il y a plusieurs façons de concevoir l'Europe et donc de travailler à la construction d'une Europe de la coopération et du progrès.
L'option fédéraliste en est une que je respecte. L'option confédérale, avec une Europe à géométrie variable en est une autre qui n'a rien d'anti-européen. Nous avons toujours mis en avant le principe de subsidiarité dans notre vision de la construction européenne et avons toujours reproché à l'Europe de type fédérale qui a longtemps avancé masquée pour ne pas effaroucher l'électeur de base, de s'occuper de beaucoup de détails au lieu de s'occuper de l'essentiel. OUI il y a bien plusieurs façon de construire l'Europe et je lui lassé d'entendre ou de lire que ceux qui ne sont pas pour l'Europe Fédérale sont des anti-européens. Je respecte votre approche et vous avez peut-être raison mais de grâce accepter aussi que d'autres peuvent ne pas avoir tort !
réponse d'une citoyenne de base
J'apprécie la vision claire exposée,. Les affaires de l'Europe sont si complexes que nous avons du mal à les analyser et ce n'est pas les medias qui peuvent nous y aider. Merci de cet éclairage.
Bien cordialement
La construction de l'europe avec l'UDI
Oui. Mr Cameron est dans une bonne direction et la construction de l’Europe passe par le fédéralisme car ce principe doit conduire notre réflexion sur le futur des institutions européennes. Si l’on continue avec le système actuel nous perdrons notre souveraineté car les pays européens n’ont pas la taille suffisante pour défendre leurs intérêts sur la scène internationale.
Une Europe fédérale permettra de préserver nos systèmes sociaux et notre qualité de vie. Ce nouveau système, plus démocratique, répond de manière plus efficace aux problèmes du chômage, de la compétitivité, de la croissance et de la transition énergétique. Ces enjeux ne peuvent être abordés de manière pertinente sur le plan national comme nous le constatons aujourd’hui.
L’UDI la réponse à cette Europe Fédérale