17/07 : le Voyage
Nous voilà partis ce lundi matin de juillet pour Arad, qui n’est encore à ce moment-là que la ville jumelle, de notre ville jumelle allemande, Dinslaken.
Nous sommes six : Jean-Marie N’Kollo, mon collègue du conseil municipal en charge des jumelages, Alain Klajman, notre collègue du Conseil municipal, adjoint au sport, et Pierre Dupont, toujours collègue du même Conseil, représentant notre opposition, Valerie Pitous, notre Directrice de Cabinet et enfin Nicolas Castet, notre chargé de mission coopérations extérieures de la Ville d’Agen.
Notre Voyage nous fera transiter par Bordeaux, Francfort, Tel-Aviv et, enfin, Arad.
Ce voyage a une histoire.
Celle de notre rencontre avec Nissan Ben Hamo et la délégation municipale qui l’accompagnait à l’occasion du jubilé organisé par notre ville jumelle commune, Dinslaken, à l’occasion de son 750ème anniversaire.
Nos amis allemands en se jumelant avec une ville de « l’ennemi héréditaire » que fut la France et avec une ville d’Israël, qui a connu la tragédie ultime avec leur patrie, ont clairement voulu mettre ces deux jumelages sous le triple signe du pardon, de la réconciliation et de la paix.
Comment rester insensibles à leur démarche ?
Et au-delà des symboles, il y a les femmes et les hommes qui incarnent cette volonté de paix. Et, c’est vrai que nous avons tout de suite sympathisé avec nos amis Israéliens et plus spécialement avec leur Maire.
Nissan est à la fois brillant et éminemment sympathique.
Bref, nous passons un très bon séjour en Allemagne et en partant, nous nous promettons de rester en contact. Paroles de Gascon ? Eh bien non, nos lettres d’invitation réciproques se croisent et pour des raisons pratiques, c’est à nous Agenais de faire la première visite.
Pour être allé deux fois déjà en Israël, je savais en mon fort intérieur que cela ne serait pas si simple. Je connaissais l’âpreté du conflit israélo-palestinien et ce choc de légitimité qu’il est si difficile de dépasser. J’ai donc beaucoup hésité avant de décider de proposer au Conseil municipal d’Agen de délibérer sur ce sujet.
Ce fut fait lors du Conseil municipal du 26 juillet et comme je l’avais prévu, ce ne fut pas simple à cause de la résonance française du conflit israélo-palestinien. Les fractures, les hésitations, ce soir-là, ne suivirent pas les lignes bien balisées du clivage majorité/opposition. Notre opposition se divisa et notre majorité se lézarda. Mais je veux bien croire que finalement le Conseil municipal, à une large majorité nous a autorisé à nous rendre en Israël tout simplement pour comprendre, pour aller vers l’autre.
Le voyage quant à lui se passe sans encombres. La nuit tombait sur l’aéroport de Tel-Aviv lorsque nous atterrîmes en Israël et c’est donc dans la nuit du désert que nous accueillirent nos amis Israéliens. Un sommeil réparateur nous attendait. Le choc du désert et de l’histoire d’Israël, ce serait pour le lendemain.
Amitiés,
Jean Dionis