Demain, la France et Paris accueilleront la 21ème conférence internationale sur le Climat. Grande messe s’il en est puisque 145 chefs d’Etat y assisteront. Objectif planétaire ambitieux : signer un texte contraignant permettant de limiter à 2 degrés la hausse de la température (moyenne) sur notre terre à l’horizon 2100.
Et pourtant, je l’avoue : j’étais au fond de moi-même très sceptique sur l’efficacité politique de tels sommets. J’avais quelques bonnes raisons pour cela : alors qu’en France, en 2007, Nicolas Hulot et son manifeste avaient réussi à déclencher un véritable élan dans notre pays, aboutissant aux lois fondatrices du Grenelle de l’environnement, que j’avais voté avec enthousiasme au Parlement, la COP15 à Copenhague, en 2009, avait bien validé l’objectif commun de contenir le réchauffement climatique en-dessous des 2°C. Mais aucun nouvel accord international n’avait pu y être signé. J’y avais cru…je m’étais fait avoir par naïveté.
Aussi, vacciné, je m’étais promis d’être beaucoup plus prudent lors des prochaines COP. Et puis, il faut bien l’avouer, après les attentats terroristes d’il y a 15 jours, je n’avais ni la tête, ni le cœur à de tels enjeux, et franchement, je crois que je n’étais pas seul dans cet état d’esprit, y compris au sommet de l’Etat et …on peut le comprendre.
Ça, c’était avant. Avant le Pape François et avant le colibri. J’ai toujours le même scepticisme sur la capacité de cette gouvernance mondiale à produire un vrai mouvement de fond …mais le Pape François et ce petit oiseau coloré insignifiant, ç’est autre chose. Ils m’ont convaincu de me remobiliser sur ces enjeux écologiques.
Le Pape François, d’abord…ce Pape, je l’aime bien et j’ai, pour lui, un immense respect, d’abord parce qu’il est courageux : ni les terroristes, ni la mafia, ni les puissants de ce monde ne l’impressionnent vraiment et bien ce même Pape, il a d’abord choisi son nom de François, inspiré par ce saint, modèle de pauvreté volontaire et de respect de la Création, en faisant ce beau commentaire :
« François d’Assise, c’est pour moi l’homme de la pauvreté, l’homme de la paix, l’homme qui aime et préserve la Création. En ce moment nous avons aussi avec la Création une relation qui n’est pas très bonne, non ? »
Et le Pape François – qui ne manque pas de travail et de problèmes à résoudre – a tenu à contribuer au débat démocratique mondial sur le climat en publiant en juillet dernier l’encyclique "Laudato si". Sans doute le document doctrinal le plus important de l’Église catholique depuis le Concile Vatican II. Et bien, pour bien marquer que moi aussi, je rentre en conférence mondiale sur le Climat, je me suis plongé dans sa lecture….
Et François n’y va pas par quatre chemins – je cite la revue Ceras des Jésuites de France :
Oui, le dérèglement climatique est gravissime. Le Pape François souligne en particulier les bouleversements irréversibles que le mode de vie et de production des plus riches fait subir à la biodiversité et à des équilibres écosystémiques infiniment fragiles et précieux… Mais le Pape souligne aussitôt que les premières victimes de ce mode de vie prédateur, ce sont, dès aujourd’hui, les populations pauvres. Et tout particulièrement en Afrique. Le Nord à ce titre, a contracté une “dette écologique” (§51) à l’égard du Sud, estime -t-il.
Oui, ce dérèglement est largement dû à l’activité humaine. François rappelle que ce point ne fait plus débat dans la communauté scientifique.
D’où vient la “culture du déchet” qui provoque pareil désastre ? Le diagnostic du Pape est clair : les technosciences idolâtrées, alliées à la financiarisation et à la folie d’une économie fondée sur une production et une consommation sans limites. Voilà les trois maux à la racine du problème. Autant dire que le Pape François ne croit pas à une solution par la géo-ingénierie. Et encore moins par le marché. C’est bien par un changement radical de styles de vie que devraient passer les plus riches, si nous voulons assumer notre condition humaine sur une planète finie.
Changement radical de style de vie ? Diantre ! Ce serait donc à moi aussi de me remettre en cause, moi et mon style de vie ? Mais qu’est-ce que je pèse dans tout cela, une goutte d’eau dans l’océan, un grain de sable sur la plage ?
C’est là que m’attendaient Pierre Rahbi et sa jolie fable du Colibri. Pierre Rahbi est un des chantres de l’agriculture bio et de la « sobriété heureuse » et il raconte une très jolie petite fable sur le Colibri, tirée d’une légende Amérindienne :
«Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu. Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri ! Tu n’es pas fou ? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu ! »
Et le colibri lui répondit :« Je le sais, mais je fais ma part»
Et bien, le Pape et le Colibri ont eu sur moi un impact radical : je souhaite le meilleur à la COP21 et surtout, ….je vais essayer de faire ma part.
Tu fais ta part!!! comme élu responsable je te vois plus comme la cigale de La Fontaine que comme le Colibri de Pierre Rabhi!!! Maintenant que tout est
bouffé les cigales pleurnichent!!!
Bonjour Monsieur.
IL serait temps que vous la fassiez votre part et de ne pas détourner la tête lorsque vous croisez quelqu’un dont vous connaissez les problèmes .
Namasté.