2007-2012: Bilan de mon action de député

J’ai vécu cette semaine les derniers jours de la mandature à l’Assemblée nationale avec la fin de la session parlementaire. J’ai vécu ce moment avec émotion et je tiens à vous le faire partager. « Vider » le bureau dans lequel j’ai –beaucoup - travaillé pendant 5 ans est un moment fort. Cela rappelle à l’élu que je suis que je dois uniquement ma présence au palais Bourbon, la maison de la démocratie française, à la volonté des électeurs d’Agen-Nérac. Je n’y suis que leur représentant, en aucun cas pour quelque raison personnelle. C’est maintenant, à nouveau, aux électeurs d’Agen-Nérac de se prononcer, le choix de leur représentant pour la mandature 2012-2017 leur appartient et c’est bien ainsi.

Ces quelques jours furent donc l’occasion de regarder un peu en arrière, dans mon rétroviseur de parlementaire.
En 10 ans à l’Assemblée, j’ai vécu deux mandats dans la majorité très différents.
De 2002 à 2007, j’ai fait mon apprentissage de jeune député, découvrant les rouages complexes de cette institution : la fièvre des joutes dans l’hémicycle pour les séances de questions, les débats fleuves avec des votes à des heures avancées de la nuit, le travail en commission, les auditions, de vraies avancées législatives mais aussi des lenteurs, des blocages et des échecs. Le point d’orgue personnel de mon premier mandat fut indéniablement d’avoir été le rapporteur de la loi de confiance dans l’économie numérique. Sans doute le premier texte législatif d’importance sur Internet et sur le numérique en France. Il a notamment jeté les bases des règles des échanges commerciaux sur internet et de la protection des informations privées. J’ai participé avec passion à cette genèse du droit de l’Internet en France.

Pour ce qui est de la politique, je faisais alors partie du groupe UDF emmené par François Bayrou et plus d’une vingtaine de députés centristes. Cette aventure parlementaire s’est terminée par une campagne présidentielle très forte autour de F. Bayrou. La famille centriste s’est malheureusement retrouvée orpheline et divisée entre les deux tours de la présidentielle. J’ai pour ma part choisi de construire le Nouveau Centre, rassemblant les centristes de la majorité présidentielle. François Bayrou a créé le Modem, puis s’est concentré sur la présidentielle de 2012, autour de l’idée d’un centre indépendant de la droite et de la gauche. Avec Gilles de Robien, j’ai été un des premiers – Lyon 2006 – à lui dire mon scepticisme quant à cette stratégie. Je crains que le premier tour 2012 me donne raison, en laissant F.Bayrou sur le bord du chemin pour la 3ième fois consécutive.

Mon deuxième mandat a donc commencé en 2007 après le divorce de la famille centriste. Pas facile de « survivre » dans une toute autre ambiance avec la constitution d’un groupe Nouveau Centre d’une vingtaine de membres. Il a donc fallu définir ensemble une ligne politique claire. J’ai eu comme boussole d’être fidèle à la parole donnée aux électeurs d’Agen-Nérac lors de la campagne 2007.

Comme je m’y étais engagé, j’ai été loyal à la majorité présidentielle pour tous les votes budgétaires que ce soit en loi de Finances ou en loi de Financement de la Sécurité sociale ainsi que sur toutes les grandes lois réformant en profondeur la France (réforme des retraites, de l’Université, etc…). J’ai donc participé au travail de cette majorité et je défends sans ambigüité son bilan :Une bonne présence de la France dans le domaine international, une bonne gestion de la crise avec notamment la réduction des dépenses de l’Etat, un bon bilan pour nos agriculteurs (baisse des charges sur le travail saisonnier et permanent), …

Mais comme je m’y étais aussi engagé devant mes électeurs, j’ai veillé à être un député libre. Libre de faire valoir à l’Assemblée Nationales mes convictions centristes, différentes de celles de l’UMP sur certains sujets : sur la fiscalité et l’immigration notamment. A titre d’exemple, ç’est au nom de cette liberté de parlementaire que j’ai été – jusqu’au bout - contre Hadopi, la loi qui organise la répression du téléchargement illégal - et que je suis –encore aujourd’hui - pour son abrogation. C’est toujours au nom de cette liberté que je me suis également abstenu lorsque j’ai estimé que le Gouvernement n’allait pas assez loin comme pour la loi de modernisation de l’agriculture où les enjeux du coût du travail avaient été oubliés. Cette abstention marqua d’ailleurs le début de mon long combat pour la baisse des charges en agriculture pour arriver finalement dans le budget 2012 à obtenir l’exonération d’un euro par heure de travail pour les salariés permanents de l’agriculture.

J’ai également eu des échecs, la vie parlementaire n’étant pas un long fleuve tranquille. Je n’ai notamment pas pu convaincre mes collègues d’adopter un fichier national du crédit, un outil qui a pourtant permis de diminuer l’endettement des ménages dans tous les pays qui l’ont adopté. Mais, dans ce domaine, si je suis réélu, « je remonterai à cheval » tellement je suis convaincu que le surendettement est un fléau social majeur…..

Mais, au final, je peux regarder les électeurs d’Agen-Nérac dans les yeux. J’ai fait le boulot, sérieusement, honnêtement et les statistiques sur l’activité des députés (voir www.nosdeputes.fr) plaident pour moi.

Mais j'ai souvent coutume de dire que le mandat de député est triple : législateur, commercial de votre territoire, et travailleur social.
En ce qui concerne mon travail de « commercial d’ Agen-Nérac », j’ai construit en 10 ans un vrai carnet d’adresses parisien et j’ai pu ainsi mobiliser mon influence auprès des ministères pour la circonscription. En 5 ans, pas moins d’une douzaine de ministres sont venus à Agen, toujours pour soutenir nos projets locaux : Jean-Louis Borloo pour Passeligne Pélissier, Maurice Leroy pour Montanou, Martin Hirsch pour le service civique à Agen… Sans oublier les DPU pour les agriculteurs semenciers de l’Albret et le FISAC qui a permis de soutenir de nombreuses petites communes.

Enfin, je n’ai jamais sacrifié mes responsabilités de travailleur social. J’ai toujours défendu toutes celles et ceux qui le méritaient. Vous écouter, vous défendre, agir pour vous , notamment les plus modestes et les plus isolés d’entre vous à Agen et à Nérac, cela a été pour moi et pour l’équipe parlementaire qui m’entoure, une ardente obligation si vous me permettez ce clin d’œil respectueux au général De Gaulle.

Voilà, à grands coups de serpe, le premier bilan de mon activité de député. Pour finir, un seul mot à destination de mes électeurs d’Agen-Nérac : Merci ! Vous m’avez donné la chance d’être votre représentant. Je vous dois beaucoup.

La suite, les législatives de 2012-2017, c’est une autre histoire. En attendant, place au peuple !, les compteurs sont remis à zéro et vive la démocratie !!!