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Les réflexions d'un élu engagé au service de sa ville et de son territoire

Carnet de Voyage Israël et Jordanie (Suite et Fin)

Publication : 10/10/2010  |  19:57  |  Auteur : Jean Dionis

Une nouvelle fois, j’ai hésité sur le choix du thème de ma chronique hebdomadaire. Fallait-il que j’ouvre le débat sur la quinzaine sociale et politique décisive pour notre pays qui s’ouvre avec la journée de Mardi ? ou bien, fallait-il que je conclus, en accélérant, mon carnet de voyage sur notre périple Jordano-Israélien ? J’ai finalement pensé que nous allions tous être saturés d’analyses et commentaires excellents sur le psychodrame français qui va se jouer la semaine prochaine …. Et qu’il était plus intéressant de garder – une semaine encore – notre regard tourné vers l’étranger et vers ce qu’il annonce de nouveau pour nous français.

4ième jour : La splendeur de Petra

Je reprends donc mon clavier au 4ième jour de notre voyage, et après une nuit réparatrice, nous voilà partis pour Petra ? Petra, c’est à environ à 200 km au sud d’Amman , dans les premiers contreforts du désert arabique. En y arrivant la veille au soir, je pensais – in petto – que peut –il sortir de beau de ce coin pré-désertique ? Pourtant, nous étions avertis… Petra était le sommet touristique de notre voyage et Hammad, notre guide jordanien, était fier de nous dire que Petra avait été classée 3ième merveille du monde …par l’Unesco. Petra commence par une marche dans un défilé rappelant - un peu- les gorges de l’Aveyron en plus sec et sans végétation. Petra a existé car c’était un passage facile et donc obligé dans ces contreforts désertiques pour les riches caravanes venant de la Mésopotamie ou de l’Arabie et allant à Gaza trouver un port sur la méditerranée…. Déjà, le commerce, les échanges et la mondialisation…romaine. Qui dit passage obligé, dit vite péage obligé et ce péage fit la richesse d’une civilisation qui était complètement sortie de ma mémoire, celle des Nabatéens, particulièrement florissante excusez du peu pendant 400 ans du IIIème siècle Av. JC au Ier après JC. Ces Nabatéens, habiles collecteurs d’impôt sur nos caravaniers, furent aussi d’extraordinaires bâtisseurs de temples, de théâtres, et de maisons construites dans le rocher même de ces montagnes. Et quand après une demi-heure de marche, au bout d’un défilé particulièrement étroit, nous vîmes le « Kasli » ( le trésor), un magnifique temple sculpté dans la roche….alors oui, l’émotion était au rendez-vous , et pour la partager (un peu) je ne peux que vous conseiller de regarder nos bien modestes photos…Mais si Petra est des plus belles merveilles de notre monde, c’est aussi à cause de la taille exceptionnelle de ce site et de fait pendant 7 heures de marche, nous sommes passés de temple, en théâtre, en passant par des habitations troglodytes tout cela sur des hectares de monuments particulièrement bien conservés et sur 500 m de dénivelé … Petra de toute évidence est encore très loin d’avoir dit tous ses secrets et reste un paradis pour archéologues et historiens ? Comment ces nabatéens ont-il pu résister si longtemps au rouleau compresseur romain, tout étant manifestement en contact avec eux ? A quel Dieu ont-ils élevé ces temples aussi somptueux? …. Il reste tant d’énigmes à élucider. ….et nous vaillants maires lot-et-garonnais, nous étions complètement cuits après ces heures de marche sous le soleil du désert jordanien au point que même l’eau étonnamment fraîche de la piscine de notre hôtel ne suffit pas à nous réveiller pour la soirée……personne ne traîna trop au bar cette soirée là.

5ième jour : Sur les traces de Lawrence d’Arabie à Wadi Rum

Le lendemain, nous continuons notre plongée vers le Sud et la frontière avec l’Arabie Saoudite. Si vous voulez nous suivre sur une carte, cherchez la limite Nord de la Mer Rouge, les villes Israélienne d’Eilat et Jordanienne d’Aquaba. Wadi Rum est à 60 km à l’Est d’Aquaba. C’est le désert que nous atteignîmes après deux heures de bus. Wadi Rum, Wadi Rum…..je suis sûr que ce nom dit quelque chose aux cinéphiles qui lisent ce blog….et ils auront raison, Wadi Rum, ce fut lors de la première guerre mondiale, le haut lieu de l’épopée de Lawrence d’Arabie, officier anglais, que l’histoire propulsa à la tête des bédouins du désert, pour devenir les héros de la révolte arabe qui bouta les turcs occupants de l’époque de la Jordanie hors d’Aquaba réputée imprenable. C’est dire si ces terres désertiques abritent des hommes et des femmes, les fameux bédouins du désert, qui ont appris à vivre dans cet environnement hostile. Belle leçon d’écologie pour les enfants gâtés de notre planète que sont les aquitains de France avec autant de soleil, d’eau et d’arbres qu’ils veulent……
Les jordaniens ont développé des infrastructures touristiques très correctes et voilà notre escouade municipale embarquée dans une flottille de 4x4 Toyota pour visiter le désert. Le désert, c’est d’abord la montagne avec des décors de Western, c’est ensuite le sable dans tous ses états et couleurs, c’est après une faune et une flore étonnamment diverse et surtout bien adaptée à la chaleur et à l’absence d’eau ….Austère, mais grandiose. Encore un peu et on en en oublierait le côté hostile. C’est ce que fit d’ailleurs gaiement notre David national lorsqu’il fit un petit footing de 5 km sous un soleil de 50 ° (je crois que c’est une des explications à ses légers troubles digestifs des jours suivants) et c’est que firent aussi nos chauffeurs de bus jordaniens lorsque tentés par la perspective d’un petit raccourci…… Ils se plantèrent ou plutôt ils plantèrent durablement deux de nos cars dans les sables du déserts. Nous tenions là notre vrai gag du voyage. G.Gouzes proposa de mettre de l’herbe sous les trente tonnes du bus, les maires firent une mêlée spontanée, le deuxième bus appelé en renfort se planta lui aussi dans le sable...les plaisanteries fusent, inquiètes, au second degré, "c'est vraiment du travail d'arabe"... un Trois heures et demi après ( !!!) après avoir cassé mult câbles et sangles, nous trouvions enfin notre Lawrence de Wadi Rum qui à l’aide d’un bulldozer nous sortit enfin de ces mauvais sables. Il nous restait à faire de nuit les 300 km nous séparant d’Amman. Nous le fîmes sans ennui excessif. L’ambiance était bonne dans le car. Nous passions facilement d’un débat à l’autre : TGV, intercommunalité, etc.…nous savourions pleinement un des luxes de ce voyage, avoir du temps pour être ensemble et se parler au-delà de nos différences.

Jerash : Romaine Jordanie

Notre dernier jour fut consacré à Jerash. Jerash se trouve à 50 km au Nord d’Amman. Et cette partie septentrionale n’a rien à fort avec le Sud de ce pays, très bédouin, très arabe, très désertique. Le Nord est plus méditerranéen, plus palestinien, plus arboré et plus fertile…….et aussi plus Romain.
Jerash, c’est une ville romaine de 3 km sur 1,5 remarquablement conservée avec ses deux théâtres, son forum, ses temples, ses avenues, ses cloaques…….Jerash est sœur d’Orange, de Nîmes, de Lyon , chez nous en France même si ce site est bien conservée que n’importe quel site romain en France. Jerash nous rappelle que la méditerranée était vraiment « mare nostrum » et que nous sommes issus – en France et en Jordanie – de la même matrice romaine. Nous ne devons pas l’oublier au moment où l’on a tendance à exagérer certaines différences civilisationnelles , comme celle existant entre Occident chrétien et Orient Musulman. Je pensai en voyant la splendeur de Jerash et de l’urbanisme romain que finalement l’union pour la Méditerranée était une bonne initiative politique, quelque soit les difficultés rencontrées pour la faire émerger.
Nous terminâmes notre journée par une belle réception à l’ambassade de France en Jordanie. Nos diplomates étaient heureux de recevoir des maires républicains et l’inverse était vrai. Discours sympas et convenus, petits fours, discussions intéressantes avec des cadres jordaniens et des expatriés français…..dernier repas, nième menu identique : ommos, salade orientale, kebab…..nos estomacs craquent un à un devant cette monotonie orientale….

*******************

Voilà, il me faut prendre le vol Amman-Paris pour réattaquer demain à 8 h ma journée de député. Que reste-t-il d’un voyage de l’Amicale des maires du Lot-et-Garonne ? Je connais les critiques contre ce genre de voyage : trop cher, trop long, trop nombreux…..et bien au moment d’écrire cette chronique, ces critiques me semblent injustes ou secondaires. Injustes car pour l’essentiel les maires se payent leur voyage, secondaires car s’il est vrai que voyager à 120 est moins simple qu’à quelques uns, les contraintes sont vraiment supportables.

Mais, moi, je défends ces voyages, car l’essentiel n’est pas là, l’essentiel c’est que ces voyages nous apportent deux biens précieux : de la culture générale et du temps.

Oui, je crois que nous sommes revenus transformés en ayant vu Jérusalem en majesté et en souffrance et que rien ne vaut la vue d’ensemble de la ville sainte pour sentir la complexité du chemin qui mène à la paix là-bas et dans le monde. C’est cela la culture générale.

Quant au temps, c’est le vrai luxe de ces voyages. Etre ensemble au fond d’un bus et rêver ensemble à la future carte intercommunale de notre département qui fera vivre ensemble nos villes et leur bassins de vie à côté de territoires ruraux puissants et innovants, ce temps là n’a pas de prix…..

Alors, comme le disait Hammad notre guide, en m’interpellant amicalement : « jean, el caîd, à la grâce de Dieu et inch’allah »

@ +….à nouveau en France

Les réactions

Que reste-t-il d’un voyage de l’Amicale des maires du Lot-et-Garonne ?

Bonjour.

sic: "Que reste-t-il d’un voyage de l’Amicale des maires du Lot-et-Garonne ? Je connais les critiques contre ce genre de voyage : trop cher, trop long, trop nombreux….."

je n'ai vu aucunes ctitiques... l’essentiel c’est que ces voyages vous apportent des préciosités : culture générale et du temps pour voir comment améliorer vos commune et éventuellement vos façons de vivre.
Cordialement.
http://www.art-of-design.co.uk

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